Farouchement hostile à la décision de normalisation avec l’ennemi sioniste prise par son régime à son insu, le peuple bahreïni multiplie les moyens pour exprimer sa désapprobation.
Le vendredi 18 septembre, des centaines d’hommes et de femmes sont descendus dans les rues pour protester contre l’accord conclu le mardi 15 septembre avec Israël, de concert avec les Emirats arabes unis, sous le parrainage de Donald Trump à la Maison Blanche.
Allié clé des Etats-Unis dans le Golfe, le Bahreïn est dirigé depuis plus de deux siècles par la dynastie des Khalifa, instaurée par les Britanniques. Jouissant du soutien des puissances occidentales, le régime a réprimé violemment la population, lorsque cette dernière a protesté dans le cadre du Printemps arabe pour réclamer des réformes politiques.
Depuis la signature de l’accord avec l’entité sioniste, l’opposition de cet émirat, dont les dirigeants se trouvent soit en prison ou en exil ayant été déchus de leur citoyenneté, l’a farouchement critiqué assurant que cette mesure ne le représente pas.
L’appel aux manifestations du vendredi 18 septembre a été lancé entre autre par la Coalition du 14 février et le parti Wefac.
« Nous les fils du Bahreïn, femmes et hommes, déclarons rejeter toute initiative de normalisation avec l’entité sioniste et considérons la cause palestinienne comme étant la cause centrale de la Oumma. Nous ne la trahirons jamais quelles que soient les pressions », a assuré le directeur du bureau politique de la Coalition du 14 février, Ibrahim al-Arady.
Selon l’AFP, les manifestations ont eu lieu après la prière du vendredi dans des villages chiites près de Manama, Abou Seibaa et Abou Qawah, autour desquels avaient été déployées les forces de l’ordre, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Brandissant des drapeaux palestiniens et de leur pays, des manifestants à Abou Seibaa ont crié: « la normalisation est une trahison », selon une des vidéos dont l’authenticité a été vérifiée par des correspondants de l’AFP dans le Golfe.
Des manifestations similaires s’étaient aussi déroulées dans la nuit de jeudi à vendredi. Comme le montrent les photos.
235 religieux bahreïnis ont signé une pétition dans laquelle ils ont aussi déclaré qu’ils refusent la normalisation et soutiennent le peuple palestinien.
« Jérusalem al-Quds est un territoire islamique, il n’est pas permis de judaïser aucun pouce de son sol. La oumma islamique ne doit en aucun cas renoncer à ses constantes », a défendu le texte du communiqué.
« Contrairement aux Emirats, l’opposition à la normalisation est profonde à Bahreïn, où la société civile est active malgré la répression » estime l’AFP.
Des centaines de personnes ont été emprisonnées et certaines déchues de leur citoyenneté pour ce que le gouvernement considère comme leur implication dans des actes de « terrorisme » liés à l’Iran.
Source: Divers