Difficile d’échapper aux promesses d’eldorado sur l’Arctique depuis la fonte avérée des glaces. Laurent Mayet, président du think-tank Cercle polaire, décrypte pour Sputnik cette course géoéconomique à laquelle se livrent Russes, Américains et maintenant Chinois. Entretien.
La fonte des glaces inquiète, mais la fonte des glaces attise les convoitises. 3,74 millions de kilomètres carrés, c’est la surface totale de la banquise de l’océan Arctique cet été, soit son deuxième plus bas niveau jamais observé, après celui de l’été 2012.
Pourtant ce désenglacement pourrait permettre le développement économique de la région, une nouvelle route commerciale entre l’Asie et l’Europe et la découverte d’hydrocarbures. Car le sous-sol de la région recèlerait en effet 30% des réserves mondiales de gaz, «dont une très grande partie se trouve sous la juridiction et les droits exclusifs de la Russie» observe Laurent Mayet, président du think-tank Cercle polaire et ancien représentant spécial des Affaires étrangères pour les questions polaires.
Cinq pays sont riverains directs de cet océan, dont la Russie et les États-Unis qui, en 2019, ont proposé de racheter le Groenland au Danemark. Un autre pays s’est récemment intéressé à l’Arctique: il s’agit de la Chine, devenue un «acteur incontournable», qui souhaite y implanter une «route de la Soie polaire». On l’aura compris, le contrôle de ce pôle sera décisif dans les prochaines années dans la compétition stratégique mondiale. «L’Arctique est une guerre économique», constate alors Laurent Mayet.
Source: Sputnik