Le ministre américain de la Défense, Mark Esper, a annoncé qu’il se rendrait la semaine prochaine en Inde avec le secrétaire d’Etat Mike Pompeo afin de renforcer l’alliance américano-indienne contre la Chine dans la région.
« L’Inde sera le partenaire le plus déterminant pour les Etats-Unis dans la région indo-Pacifique (…) pendant ce siècle », a déclaré mardi M. Esper dans un discours devant le centre de réflexion Atlantic Council.
Cette visite fait partie d’une initiative américaine plus large pour renforcer les alliances historiques et en développer de nouvelles, afin de contrer les réseaux d’influence de la Russie et de la Chine dans le monde.
Selon la presse, le développement du partage de renseignements pourrait faire partie des discussions.
Cette visite intervient en pleine période de tensions militaires entre Pékin et New Delhi, qui ont chacun acheminé des dizaines de milliers de soldats dans une région frontalière disputée dans l’Himalaya.
En juin, un affrontement au corps-à-corps a fait 20 morts côté indien et un nombre inconnu de victimes dans les rangs chinois.
L’Inde « est la plus grande démocratie du monde, un pays très compétent avec des gens talentueux qui font face, chaque jour, à l’agression chinoise dans l’Himalaya », a affirmé Mark Esper.
« Une mentalité dépassée de Guerre froide »
« Faire de la Chine un rival comme le font les Etats-Unis est une grave erreur de jugement stratégique », a déploré mercredi Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Nous exhortons ces politiciens américains à abandonner leur mentalité dépassée de Guerre froide » et « à regarder les relations sino-américaines de manière objective », a-t-il souligné lors d’un point presse régulier, rejetant toute velléité d’hégémonie.
« La Chine n’a aucune intention de défier ou de remplacer quiconque », a-t-il souligné, assurant que « la priorité » de son pays était « d’élever le niveau de vie » de sa population.
Ces dernières décennies, Pékin a renforcé ses relations avec la Birmanie, le Sri Lanka, le Bangladesh ou encore le Pakistan, tous voisins de l’Inde, suscitant la méfiance de New Delhi.
« Arbitraire »
La Chine et les Etats-Unis s’écharpent régulièrement ces dernières années sur les questions de commerce, de droits de l’homme ou encore sur les ambitions technologiques du géant asiatique.
Washington accuse régulièrement des citoyens chinois de vol de technologies. Et Pékin dénonce les contrôles et interrogatoires dont feraient l’objet ses étudiants et chercheurs au moment de quitter le sol américain.
Des pratiques jugées mercredi comme « arbitraires » par Zhao Lijian, qui a dénoncé une forme de « discrimination » envers ses compatriotes.
« Sur la seule période de mai à septembre cette année, près de 300 étudiants chinois ont été harcelés et interrogés » dans les aéroports américains, a-t-il déclaré, précisant que certains appareils électroniques avaient été saisis.
Source: AFP