Le président syrien, Bachar al Assad, a déclaré que les milliards de dollars déposés par ses compatriotes dans le secteur financier libanais, qui avaient été bloqués après la crise financière majeure au Liban, sont à l’origine de l’aggravation de la crise économique en Syrie.
Les banques libanaises craignant la fuite des capitaux ont, depuis l’année dernière, imposé des contrôles stricts sur les retraits et les transferts à l’étranger, provoquant l’indignation des déposants locaux et étrangers incapables d’accéder à leur épargne.
M.Assad a déclaré que de 20 à 42 milliards de dollars de dépôts syriens auraient pu être perdus dans le secteur bancaire autrefois dynamique qui détenait plus de 170 milliards de dollars de dépôts en devises.
«Ce chiffre pour une économie comme la Syrie est terrifiant», a-t-il déclaré
«C’est l’argent qu’ils ont mis dans les banques libanaises et nous en avons payé le prix. C’est l’origine du problème dont personne ne parle», a ajouté M.Assad, lors d’une visite à une foire à Tekkiya al-Souleymaniah à Damas.
Les hommes d’affaires syriens affirment que les contrôles stricts imposés par les banques libanaises sur le retrait d’argent ont bloqué des centaines de millions de dollars autrefois utilisés pour importer en Syrie des produits de base et du pétrole.
Le Trésor américain a en outre mis sur la liste noire un grand nombre d’entreprises syriennes.
M.Assad a, dans ce contexte, expliqué que les difficultés économiques actuelles n’étaient pas causées par la loi César – les sanctions américaines les plus sévères à ce jour contre Damas, entrées en vigueur en juin dernier.
«La crise a commencé avant la loi César et après les sanctions occidentales imposées depuis de longue date contre la Syrie … C’est l’argent (dans les banques libanaises) qui a été perdu», a déclaré Assad.
Les autorités syriennes blâment les sanctions occidentales pour les difficultés dont souffrent les résidents en Syrie, où l’effondrement de la monnaie depuis le début de l’année a entraîné une flambée des prix. Les Syriens ont du mal à se procurer de la nourriture et des produits de base.
Le mois dernier, le gouvernement a été confronté à de graves pénuries de carburant et a été contraint d’augmenter les prix du pain alors que les stocks de blé diminuaient.
Source: Traduit à partir de Reuters