Le ministre israélien de l’Energie a invité lundi le président libanais Michel Aoun à des pourparlers « face-à-face » en Europe afin de régler le différend sur la frontière en Méditerranée entre leurs deux pays, techniquement en état de guerre.
« Malgré l’état des relations entre nos deux pays, je suis convaincu que si nous pouvions nous rencontrer face-à-face dans un pays européen pour des négociations ouvertes ou secrètes, nous aurions de bonnes chances de résoudre le différend sur la frontière maritime une fois pour toutes », a écrit sur Twitter le ministre israélien Yuval Steinitz, à l’endroit du président Aoun.
L’entité sioniste avait accusé vendredi le Liban d’avoir « changé » sa position sur la démarcation de leur frontière en Méditerranée, ce qui pourrait conduire leurs pourparlers à une « impasse » et ainsi freiner la prospection d’hydrocarbures offshore dans la région.
Pour le Liban, le point de départ de sa zone d’exclusivité économique se situe au point 0, c’est-à-dire à 17 km au sud du point 1, fixé lors des négociations entre Tel Aviv et Nicosie qui avaient eu lieu en 2011.
La surface de la zone maritime contestée est de l’ordre de 1430 km2 et non de 860, selon une carte enregistrée auprès de l’ONU en 2011 mais que le Liban juge aujourd’hui erronée.
D’après l’analyste libanaise Laury Hayatan, la zone supplémentaire de 1.430 km2 plus au sud, réclamée par Beyrouth s’étend sur une partie du champ gazier de Karish qu’Israël a confié à la société grecque Energean. Ces demandes libanaises devraient ainsi geler l’exploitation de ces champs jusqu’à conclusion d’un accord.
Les deux parties ont amorcé cet automne des pourparlers, au siège de la Force des nations unies au Liban (Finul) et sous l’égide de l’ONU et des Etats-Unis, afin de régler leur différend.
Ces discussions sont menées de chaque côté par de hauts fonctionnaires et non des membres des gouvernements des deux pays. Après trois rounds de pourparlers, qui n’ont pas permis pour l’instant de débloquer la situation, un quatrième round est prévu au début du mois de décembre.
Lundi, le ministre Steinitz a affirmé que le président Michel Aoun ne « connaissait pas tous les faits concernant les nombreux changements de position du Liban » dans cette dispute maritime, d’où l’idée de pourparlers de visu pour mettre, selon lui, à plat le différend et « contribuer ainsi à l’avenir économique et au bien-être des deux peuples ».
Source: Avec AFP