Aucune aide financière ne sera versée au Liban tant qu’un gouvernement n’aura pas été formé et qu’un audit de la Banque centrale n’aura pas été effectué, a rappelé mercredi 2 décembre Emmanuel Macron, en ouvrant une conférence des donateurs organisée à l’initiative de la France.
Quatre mois après la violente explosion survenue dans le port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts et dévasté une partie de la capitale, le Liban n’a guère progressé vers la formation d’un gouvernement jugé suffisamment crédible par la communauté internationale, France et États-Unis en tête, pour débloquer une aide permettant au pays d’entrevoir une sortie de crise.
«Nous ne lâcherons rien […] dans nos exigences, qu’elles portent sur les réformes ou l’enquête sur les origines de l’explosion du port. Je me rendrai à nouveau au Liban en décembre pour les porter», a déclaré le Président français.
«Les informations dont nous disposons montrent que la situation continue à empirer, qu’on va vers des problèmes encore plus grands, et ça rend d’autant plus urgent un véritable audit [de la Banque centrale, ndlr]. On n’échappera pas à ce type d’audit si le Liban veut pouvoir engager des négociations sérieuses avec le FMI, sinon ce sera la banqueroute», déclarait dans la matinée un proche du Président.
Formation pas si simple
Le gouvernement libanais a démissionné après l’explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août qui a fait plus de 190 morts et 6.500 blessés, détruisant des quartiers entiers de la capitale.
Fin août, Moustapha Adib a été désigné au poste de Premier ministre. Après un mois de tentatives infructueuses de former un nouveau gouvernement, il a démissionné le 26 septembre.
Le Président français s’est personnellement investi pour tenter de trouver une issue à la crise et s’est rendu à deux reprises à Beyrouth depuis l’explosion du 4 août. Il doit retourner au Liban aux alentours du 20 décembre pour rendre visite aux troupes françaises de la mission de maintien de la paix de l’Onu, a-t-il été indiqué auprès de diplomates.
Paris avait précédemment déclaré qu’en cas d’absence de réformes réelles, la France n’accordera plus d’aides au pays et refusera de remplir sa mission d’intermédiaire au niveau international.
De plus, le Président français n’avait pas exclu la mise en place d’éventuelles sanctions contre des hommes politiques libanais dont les actes entravent l’amélioration de la situation.
Source: Avec Sputnik