L’espion, agent des renseignements occidentaux et israélien et fauteurs de troubles meurtriers Rouhollah Zam a été exécuté à l’aube ce samedi 12 décembre en Iran, après la confirmation de sa condamnation à mort pour son rôle entre autres dans la vague de contestation de l’hiver 2017-2018.
Le « contre-révolutionnaire » Zam a été pendu, a annoncé la télévision d’Etat, rappelant que la Cour suprême avait confirmé sa condamnation à mort en raison de la « gravité [de ses] crimes » contre la République islamique.
Le mardi 8 décembre, le porte-parole de l’Autorité judiciaire, Gholamhossein Esmaïli, avait indiqué que cette institution avait statué « il y a plus d’un mois » sur le cas de Zam et confirmé « le verdict [rendu en juin par le] tribunal révolutionnaire » de Téhéran.
Zam qui avait vécu en exil plusieurs années en France a été arrêté par les Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), après l’avoir attiré depuis la France dans une opération complexe, a signalé le site web de la télévision iranienne arabophone al-Alam. Sans préciser le lieu ni la date des faits. Son arrestation avait été annoncée en octobre 2019.
Selon l’acte d’accusation, lors de son procès qui s’était ouvert en février, l’agent des renseignements occidentaux et israéliens avait comparu pour « corruption sur terre », un des chefs d’accusations les plus graves en République islamique d’Iran, passible de la peine capitale.
Il était poursuivi également pour « des délits contre la sécurité intérieure et extérieure du pays », « espionnage au profit du service de renseignement français », et insulte au « caractère sacré de l’islam ».
L’Autorité judiciaire avait indiqué en juin qu’il avait été jugé coupable de l’ensemble des chefs d’accusation retenus contre lui.
A l’ouverture du procès, la télévision d’Etat iranienne avait diffusé un « documentaire » au sujet des « relations de Rouhollah Zam ».
Dans une autre « interview » avec la télévision d’Etat, le détenu Zam apparaît déclarant avoir cru aux idées réformatrices jusqu’à son emprisonnement pendant près de trois mois, lors du grand mouvement de contestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009, mais nie avoir incité à la violence.
Il a reconnu son implication dans des crimes touchant la sécurité nationale de son pays et d’avoir disséminé des mensonges et incité à la sédition économique.
Ayant dirigé une chaîne (Amadnews) sur la plateforme de messagerie cryptée Telegram, et un site (la voix du peuple), il a été reconnu coupable d’avoir joué un rôle actif, par l’intermédiaire de ses médias, dans la contestation de l’hiver 2017-2018.
Au moins 25 personnes ont été tuées dans ces troubles ayant touché plusieurs dizaines de villes iraniennes entre le 28 décembre 2017 et le 3 janvier 2018. Téhéran avait qualifié de « sédition » ce mouvement de protestation contre la vie chère ayant rapidement pris un tour politique.
Il a avoué avoir aussi utilisé son travail en tant que journaliste pour des missions d’espionnage en faveur des services de renseignements américain, arabe, israélien et d’avoir été directement supervisé par les renseignements français et l’organisation iranienne terroriste en exil, Moudjahidine du peuple.
Il a reconnu avoir été un élément actif dans la traque de tous les mouvements et déplacements du chef de la force al-Qods le général Qassem Soleimani, et d’avoir envoyé des rapports secrets aux services des renseignements occidentaux qui cherchaient à le tuer.
Le général est tombé en martyr le 3 janvier 2020, dans un raid américain contre son convoi à proximité de l’aéroport de Bagdad, ainsi que le numéro deux du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandes, et 10 de leurs accompagnateurs.
Il a aussi été accusé de collaboration avec le gouvernement américain ennemi de la république islamique à partir de 2018 et jusqu’à son arrestation.
Depuis la victoire de la révolution islamique en Iran, pays qui était entièrement sous leur emprise, les Etats-Unis n’ont jamais renoncé à y renverser le régime, et à y commanditer des troubles pour le déstabiliser. Lui imposant des sanctions financières et économiques, Washington ne les a suspendus que pendant les trois années qui ont suivi la signature de l’accord nucléaire conclu avec les 5+1 du Conseil de sécurité, c’est-à-dire entre 2015 et 2018. Depuis, l’administration Trump lui a réimposé des pressions maximales pour ramener Téhéran à la table des négociations et la pousser à changer les termes de l’accord, pour y inclure son programme balistique. En vain.
Source: Divers