Le département d’État américain a approuvé la vente de 3 000 munitions à guidage de précision à l’Arabie saoudite, et le transfert d’armes vers d’autres États du Moyen Orient d’une valeur de 4 milliards de dollars, arguant que ces transactions soutiennent la «sécurité nationale».
La vente de munitions à l’Arabie saoudite a été autorisée, mardi 29 décembre, par le département d’État, selon un avis de l’Agence de coopération pour la sécurité de la défense (DSCA).
Ainsi, 3000 bombes de petit diamètre GBU-39, d’une valeur de quelques 290 millions de dollars, seront transférées vers le royaume saoudien.
La DSCA a justifié cette nouvelle transaction, vu qu’elle « soutient la politique étrangère américaine et les objectifs de sécurité nationale » en améliorant la sécurité d’un « Pays ami » qui favorise « la stabilité » au Moyen-Orient.
Trump a approuvé cette vente en dépit de l’opposition de la majorité des membres du Congrès des deux partis républicains et démocrates qui ont évoqué les milliers de morts au Yémen par les armes américaines.
Cette nouvelle transaction intervient moins d’une semaine après que le département d’État a notifié au Congrès qu’il délivrerait une licence pour la vente de 7500 munitions air-sol à l’Arabie, d’un montant de 478 millions de dollars.
Or, à l’instar du Congrès, le président élu Joe Biden aura la possibilité de bloquer les ventes après son investiture en janvier et s’est engagé à « réévaluer » la relation américano-saoudienne, mais il reste à voir s’il franchira cette étape.
L’administration Barack Obama – sous laquelle Biden a exercé les fonctions de vice-président – a approuvé des milliards de dollars d’accords d’armement avec le royaume au cours de ses deux mandats, plus que tout autre président précédent, selon Reuters. Le candidat de Biden au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, occupait également depuis 2016 un poste auprès du conseil d’administration de la compagnie Raytheon, chargée de fabriquer ces armes.
William Hartung, le directeur du projet sur les armes et la sécurité au Center for International Policy, a insisté sur le fait que « cette vente ne devrait pas être autorisée », évoquant les bombardements saoudiens contre le Yémen, au cours desquels des armes de fabrication américaine ont été impliquées dans des crimes de guerre.
« Les États-Unis ne devraient pas vendre de bombes à guidage de précision à l’Arabie saoudite en ce moment, étant donné leur rôle de premier plan dans la guerre contre le Yémen qui a tué des milliers de civils et causé la pire catastrophe humanitaire au monde », a écrit Hartung.
L’année dernière, l’administration Trump a opposé son veto contre une série de mesures prises par des législateurs US visant à bloquer les ventes d’armes à l’Arabie saoudite. Les législateurs démocrates et républicains à la fois évoquent la guerre au Yémen et le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui a été tué et démembré dans le consulat de l’Arabie saoudite en Turquie, en 2018.
Sources: News-24 + AlQuds al-Arabi