Dans un article qu’il signé pour le Foreign Policy, le chef de la diplomatie iranien Mohamad Javad Zarif a indiqué les choix à suivre par l’administration de Joe Biden
« Le nouveau président américain Joe Biden pourrait choisir une voie meilleure que celle de la politique de Donald Trump qui a échoué celle de la pression extrême et de revenir à la transaction conclue avec son prédécesseur », Barak Obama, a-t-il écrit.
Et de s’engager : « s’il fait ceci, l’Iran fera de même en exécutant tous nos engagements dictés par l’accord nucléaire ».
Selon lui, les sanctions américaines ont rendu impossibles l’importation même des éléments nécessaires pour affronter le nouveau coronavirus.
« Mais ces difficultés ne nous ont pas contraints à capituler. Notre économie ne s‘est pas effondrée et nos calculs stratégiques n’ont pas été modifiés », a-t-il souligné.
Selon lui, les pressions répétitives sur l’Iran ont toujours eu « des résultats inverser à ceux escomptés ».
« Le renoncement de Washington à l’accord nucléaire démontre une seule chose : la signature d’un ministre des Affaires étrangères a plus de poids que celle d’un puissant président des Etats-Unis. Il consolide l’idée que Trump ignore les engagements des Etats-Unis non seulement à l’encontre du PGAC mais aussi de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies qui avait ratifié, ce qui confirme l’impression que les Etats-Unis ne sont pas un partenaire fiable ».
Il a aussi mis en garde Washington et ses alliés contre l’introduction de nouvelles conditions aux pourparlers sur le nucléaire que ceci va les mettre en danger.
M. Zarif a évoqué la situation sécuritaire régionale, assurant que son pays « est capable de résoudre lui-même ses problèmes dans la région, à condition que les étrangers ne viennent pas gâter les choses, pour réaliser des intérêts de courte durée ou pour prêter main forte à leurs agents afin qu’ils réalisent leurs objectifs immoraux ».
Il a signalé que durant les quatre dernières années « nous étions à plusieurs reprises au bord de la catastrophe si ce n’est que l’Iran a fait preuve de retenue stratégique. Mais la patience iranienne s’épuise, et la loi adoptée par le Conseil de la Choura affirme que l’Iran doit augmenter l’enrichissement d’uranium au cas où les sanctions ne seront pas levées le mois de février prochain ».
M. Zarif a conclu son article en disant : « « La fenêtre des opportunités ne sera pas ouverte pour toujours à la nouvelle administration américaine. L’initiative relève de la seule responsabilité de Washington, et la première étape de l’administration Biden doit être une tentative de compenser – et non une tentative d’exploiter – l’héritage dangereux de la défaite ultime de Trump », notant que « cette étape s’ouvre Nouvelles opportunités de paix et de stabilité dans notre région. »
Pas de retour aux négociations
De son côté, le directeur du bureau du président iranien Mahmoud Waezi a exclu l’éventualité qu’il y ait de nouvelles négociations sur l’accord nucléaire émettant l’espoir que la nouvelle administration américaine de Joe Biden se comporte d’une manière différente de celle de Donald Trump.
« Nous avons réalisé des négociations sur ce sujet et nous ne les répéterons plus. L’important pour nous est de lever les sanctions sur le peuple iranien », a-t-il affirmé lors d’un point de presse ce samedi 23 janvier à Téhéran.
Evoquant l’investiture qui a eu lieu cette semaine du président élu, M. Waezi a assuré que « le comportement de l’administration précédente de Donald Trump avait attisé la haine du peuple iranien » contre les Américains.
Sur les récents évènements du Capitole, il a ajouté : « Nous n’avons rien à faire avec ce qui se passe aux Etats-Unis. Ce qui nous importe sur l’accord nucléaire est qu’il dépend de leurs actes et de leurs engagements. S’ils les respectent les choses changeront ».
Pas de discussion sur le programme balistique
En outre, un autre responsable iranien, Abbas Araqchi, l’adjoint du ministre des Affaires étrangères pour les affaires politiques, a nié les informations de presse selon lesquelles des contacts secrets ont eu lieu entre son pays et cette nouvelle administration.
Interrogé sur la proposition faite par la troïka européenne pour inclure le programme balistique iranien dans le cadre de l’accord nucléaire, il a réitéré le refus absolu de son pays
« Il n’y aura pas de nouvelles clauses à l’accord nucléaire, ni de nouveaux accords, ni de nouvelles négociations sur l’accord nucléaire », a-t-il affirmé.
Selon lui, « Les missiles iraniens sont le seul outil défensif de l’Iran sur lesquels il peut compter et il n’y aura aucune négociation sur ces missiles ».
Force est de constater ces derniers temps que cette position sur le programme balistique iranien est réitérée en boucle par les responsables iraniens depuis le guide suprême l’ayatollah Khamenei.
Source: Médias