Le pape François a rencontré l’ayatollah Ali al-Sistani ce 6 mars en Irak, appelant à la coexistence dans un pays divisé par le sectarisme et la violence. C’est la première fois qu’un pape rend visite à un si haut dignitaire chiite.
Le souverain pontife a évoqué lors de cet entretien «l’importance de la collaboration et de l’amitié entre les communautés religieuses afin qu’en cultivant le respect réciproque et le dialogue, on puisse contribuer au bien de l’Irak, de la région et de l’humanité entière», selon un communiqué diffusé par le Vatican après la rencontre qui a duré environ 45 minutes.
Sayed Ali al-Sistani a pour sa part estimé dans un communiqué que «les dirigeants religieux et spirituels (devraient) jouer un grand rôle pour mettre un terme à la tragédie […] et exhorter les parties, en particulier les grandes puissances, à faire prévaloir la sagesse et le bon sens et à effacer le langage de la guerre».
Les grandes puissances ne doivent pas privilégier «leur propre intérêt au détriment du droit des gens à vivre dans la liberté et la dignité», a-t-il lancé, selon le communiqué publié par son bureau.
Sayed Sistani a parlé des souffrances endurés dans les différents pays en raison de l’oppression, de l’injustice, de la pauvreté, de la répression religieuse et intellectuelle, de la privation des libertés et de l’absence de justice sociale , surtout ce qu’ endurent les peuples de la région come guerres, actes de violences, embargos économiques et opérations d’exode, notamment le peuple palestinien dans les territoires occupés, a indiqué le communiqué.
Evoquant les chrétiens en Irak, il a assuré qu’ils devraient vivre comme tous les Irakiens dans la paix et la coexistence, jouissant de la totalité de leurs droits constitutionnels. Rappelant que la Marjaaiyat religieuse a assumé sa responsabilités pour les protéger ainsi que tous ceux qui ont été lésés et oppressés durant les évènements ces dernières années, surtout lorsque les terroristes ont envahi d’important pans dans plusieurs provinces irakiennes .
Un entretien privé
Le pape François, 84 ans, s’est déjà rendu dans de nombreux pays musulmans comme la Turquie, la Jordanie, l’Égypte, le Bangladesh, l’Azerbaïdjan, les Émirats arabes unis ou la Palestine, appelant à chaque fois à un dialogue interreligieux.
Ali al-Sistani, âgé de 90 ans, est l’une des figures majeures de l’islam chiite. Alors qu’il a déjà refusé de s’entretenir avec des Premiers ministres irakiens, il a accepté de rencontrer le pape à la condition qu’aucun représentant officiel irakien ne soit présent, a révélé une source du bureau présidentiel.
La rencontre s’est déroulée dans la ville sainte de Nadjaf, où il réside.
Le pape s’est ensuite rendu à Ur, lieu de naissance du prophète Abraham, vénéré à la fois par les chrétiens, les musulmans et les juifs.
« Le message du ciel est l’unité, l’action commune et la fraternité pour atteindre les plus nobles niveaux de l’humanité », a-t-il dit lors d’une rencontre sur les religions.
Il a ajouté: » Lorsque le terrorisme a envahi l’Irak, il a perdu une partie de son histoire. Il faut respecter la liberté de la conscience et la liberté religieuse. Il n’y aura de paix sans collaboration entre les humains. Nous les croyants, ne devons pas nous taire lorsque le terrorisme nuit à la religion. Il est de notre devoir de dissiper les malentendus . L’animosité, l’extrémisme et la violence ne provienent pas d’une âme pieuse car toutes ces schoses sont une trahison à la religion. Il faut donner à l’humanité une valeur plus importante et voir les souffrances des pauvres et des immigrés ».
Selon la télévision libanaise d’informations al-Mayadeen Tv, lorsque le pape a visité la province d’al-Qor, il n’y a trouvé qu’une seule famille chrétienne.
Sources: Sputnik, Al-Manar, al-Mayadeen Tv