Le gouvernement de l’Autorité palestinienne a fustigé, lundi 22 mars, la décision d’Israël de retirer au chef de la diplomatie d’un laissez-passer, après sa rencontre avec la procureure générale de la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête sur des crimes de guerre israéliens dans les Territoires palestiniens.
A son retour en Cisjordanie occupée dimanche, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad Al-Maliki s’est vu retirer sa « carte VIP » attribuée à des responsables palestiniens et facilitant le passage aux postes-frontières contrôlés par les forces d’occupation israéliennes, a indiqué le gouvernement palestinien.
La délégation de Riyad Al-Maliki a été arrêtée et interrogée au poste frontière d’Allenby située entre la Jordanie et la Cisjordanie.
Un haut responsable palestinien, Ahmed al-Deek, a déclaré que des agents du service de sécurité intérieure israélien (le Shin Bet) avaient interrogé le ministre pendant environ 30 minutes tandis que les autres membres de la délégation auraient été interrogés durant près d’une heure.
A l’issue de l’interrogatoire, les autorités d’occupation israéliennes ont confisqué le document de voyage du ministre puis annoncé que cette autorisation spéciale pour voyager était finalement annulée.
«Israël est incapable de résoudre les affaires par la loi, mais recourt plutôt à une politique d’intimidation, de sanctions et de menaces», a-t-il déclaré à l’agence de presse palestinienne WAFA.
« Nous condamnons le harcèlement dont ont fait l’objet le ministre des Affaires étrangères et son équipe à leur retour d’une rencontre avec la procureure de la Cour pénale internationale », a pour sa part déclaré lundi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, avant la réunion de son cabinet.
Al-Maliki a rencontré jeudi la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, qui a ouvert début mars une enquête sur des « crimes de guerre israéliens », une initiative rejetée par ‘Israël’ mais saluée par les Palestiniens.
Depuis plusieurs années, Israël fait tout son possible pour éviter cette enquête internationale en Cisjordanie. Juste après l’élection du nouveau président des Etats-Unis, Benjamin Netanyahu avait notamment invité Joe Biden à maintenir leurs sanctions contre les membres de la Cour pénale internationale afin de limiter toute probabilité d’une enquête.
La CPI a donné vendredi un mois à ‘Israël’ et aux Palestiniens pour demander le report de l’enquête, une démarche recevable quand l’une des parties peut prouver qu’elle a elle-même ouvert une enquête sur les « crimes concernés ».
Sources: AFP + RT