Les dirigeants saoudiens ont sauvé « le prince du Captagone », Abdel Mohsen ben Walid Al Saoud, emprisonné au Liban depuis le 26 octobre 2015. Celui-ci a été inculpé, avec son compagnon Yehya Chommari, pour tentative de trafic de deux tonnes de drogues de Beyrouth vers l’Arabie Saoudite, à bord d’un avion princier.
Un an s’est écoulé depuis le témoignage de Chommari, affirmant que 24 caisses et huit sacs avaient été remplis de 1905 kg des pilules de Captagone, sur ordre personnel du prince.
Mais à la grande surprise de tous, Chommari s’est rétracté et a innocenté le prince de toute implication dans l’affaire!
Effectivement, Chommari a fait de bons calculs. S’il insiste sur son témoignage, il demeurera emprisonné tout comme son prince pour les prochaines quatre années. Et une fois extradé en Arabie, il sera puni pour avoir déçu le prince.
Partant de là, une transaction a été conclue qui assure la relaxation d’Abdel Mohsen Al Saoud, et le maintien de son compagnon en détention!
Selon des informations citées par le journal libanais al-Akhbar, un « médiateur » saoudien a rencontré un responsable juridique libanais. Après cette entrevue, ce même envoyé s’est entretenu secrètement avec le détenu Chommari , dans le bureau central de lutte contre la drogue.
De même source on souligne qu’une transaction suspecte a été conclue à la base de laquelle le prince a été acquitté, à condition que son compagnon assume l’entière responsabilité du crime, et qu’il se rétracte devant les enquêteurs, le procureur général et le juge d’instruction.
En contrepartie, Chommari recevra une somme d’argent et une promesse de ne pas être poursuivi après sa libération.
Les termes de cette transaction ont été découverts lorsque des membres des forces de sécurité ont saisi de la cellule de Chommari un papier sur lequel étaient écrites des questions et réponses. Elles étaient destinées à préparer l’interrogatoire des enquêteurs.
La semaine dernière, le juge d’instruction de Baabda Afif el-Hakim a entendu à nouveau Chommari qui s’est dit responsable de l’emballage des pilules du Captagone pour les transporter en Arabie Saoudite, à l’insu du prince.
Si le prince est enfin acquitté, le plan d’un responsable de l’ambassade saoudienne au Liban se réalisera alors. Le jour de l’arrestation du prince, il avait demandé aux autorités libanaises de relâcher le prince et d’arrêter les autres.
Le journal al-Akhbar a contacté le juge al-Hakim qui a refusé de commenter l’affaire, arguant l’observation du secret de l’enquête.
Source: Sites