Cinq roquettes ont visé, dimanche soir 18 avril, une base aérienne abritant des Américains en Irak, a indiqué une source de sécurité à l’AFP.
Sur les cinq roquettes tirées en soirée sur la base de Balad, au nord de Bagdad, deux se sont écrasées sur un dortoir et une cantine de l’entreprise américaine de sous-traitance Sallyport, a indiqué une source de sécurité à l’AFP, sans préciser dans un premier temps si les tirs avaient fait des victimes.
Des avions F-16 sont stationnés sur la base de Balad, au nord de Bagdad, et diverses entreprises y sont présentes pour la maintenance avec des employés irakiens et étrangers.
L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat mais Washington accuse régulièrement les groupes de la résistance irakienne, les Hachd al-Chaabi, de viser ses troupes et ses diplomates en Irak.
Mercredi dernier, les attaques ont franchi un nouveau palier : pour la première fois les factions de la résistance ont mené une attaque au drone kamikaze sur un QG des Américains à l’aéroport d’Erbil, au Kurdistan irakien (nord).
Il convient de rappeler qu’en riposte aux attaques américaines contre les positions des forces de mobilisation populaire Hachd al-Chaabi, qui combattent Daech avec l’aide de conseillers iraniens, des installations militaires et diplomatiques américaines ont été prises pour cibles en Irak depuis l’automne 2019 par des dizaines de roquettes ainsi que par des attaques à la bombe sur le réseau routier, mais la plupart de ces actions étaient menées à Bagdad.
Des missiles iraniens ont aussi frappé l’aéroport d’Erbil en janvier 2020, en même temps que la base Aïn Asad située dans la province d’Al-Anbar, à l’ouest de l’Irak, en riposte à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe de drone américain à Bagdad.
Depuis l’assassinat de Soleimani, au côté du chef-adjoint du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandes et de 10 de leurs compagnons iraniens et irakiens, le parlement irakien a voté à la majorité en faveur du retrait des forces américaines et de la coalition internationale.
Cette demande a été ratifiée par le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi lequel a envoyé deux messages au Conseil de sécurité et au commandement américain exigeant ce retrait. Mais les Etats-Unis ont refusé d’obtempérer prétextant que certaines composantes du parlement s’étaient abstenues de voter.
Depuis l’avènement d’un nouveau Premier ministre, Moustafa Kazimi, cette requête semble avoir été écartée, malgré les déclarations allant dans le sens contraire. Face au refus américain, des groupes de résistance se sont formées pour les contraindre à se retirer.