La relation s’envenime entre le al-Hachd al-Chaabi et le Premier ministre irakien Moustafa Kazimi sur fond de l’arrestation d’un commandant de cette coalition des factions populaires qui ont combattu Daech avec l’aide de conseillers iraniens.
Le mercredi 26 mai, une force sécuritaire spéciale a arrêté le commandant des opérations du Hachd al-Chaabi dans la province al-Anbar, Qassem Mosleh.
Différentes versions ont été véhiculées par les médias sur les causes de cette décision.
Selon l’AFP, il est accusé d’avoir liquidé des activistes, dont Ihab Wazni qui était le chef de coordination des protestations dans la ville sainte de Karbala et qui ne cessait de mettre en garde contre la mainmise des « groupuscules pro -iraniens ».
Selon l’agence Reuters, son arrestation a été mise en œuvre en application à la loi de contre-terrorisme car il est soupçonné d’avoir participé aux récentes attaques anti américaines notamment contre la base Ain al-Assad dans la province al-Anbar.
Et selon l’agence turque Anatolie, il serait plutôt empêtré dans des affaires de corruption financière.
Pour sa part, la cellule médiatique sécuritaire a indiqué qu’il a été arrêté pour « accusation de terrorisme ».
Un dirigeant du Hachd al-Chaabi, Mouine al-Kazemi a critiqué le gouvernement l’accusant d’avoir voulu à travers l’arrestation de Mosleh détourner l’attention de son comportement confus après l’assassinat des manifestants.
Après le meurtre de Wazni le 9 mai, des manifestations ont éclaté dans la ville sainte de Karbala et d’autre villes . Durant celle de mardi qui a été marquée par des heurts avec les forces de l’ordre, deux manifestants ont été tués.
Selon Mouine al-Kazimi, le gouvernement irakien « fait tout pour satisfaire aux Américains aux dépens du Hachd al-Chaabi ».
« La présence des forces américaines en Irak est la source de tous les problèmes que nous rencontrons . Le gouvernement se doit de découvrir l’identité de ceux qui ont tué les manifestants et non pas accuser le Hachd al-Chaabi », a-t-il affirmé.
L’arrestation de Mosleh a aussi été violement critiquée par différentes composantes irakiennes.
Le chef du mouvement Brigades Ahl-AlHaq, Qaïs al-Khazaali a estimé que cette arrestation s’est produite « en dehors des contexte juridique et militaire » la qualifiant de « tentative sournoise pour perturber la situation sécuritaire et pour reporter les élections et former un gouvernement d’urgence ».
Même position de la part du chef du boc parlementaire « Sadeqoune », Adnan Fihane, selon lequel « tout mandat d’arrêt émis contre des dirigeants des services de sécurité, ou leurs affiliés, est censé être exécuté conformément aux cadres constitutionnels et aux lois en vigueur pour traiter les institutions de sécurité et militaires. »
Le Hachd al-Chaabi a été intégré dans les services de sécurité irakiens pendant le mandat de l’ex-Premier ministre Adel abdel-Mahdi.
Quant aux Brigades du Hezbollah, une composante du Hachd al-Chaabi, elles ont accusé le gouvernement de Moustafa Kazemi de vouloir provoquer les crises pour pousser les services de renseignements à la collision entre eux.
« Nous ne resterons pas les bras croisés face à ces méthodes d’animosité de certaines personnalités qui ne pensent qu’à réaliser les intérêts des ennemis ».
Dans la nuit de mercredi à jeudi, Qassem Mosleh a été relâché après un accord conclu entre le Premier ministre irakien et le Hachd al-Chaabi.
Source: Divers