L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé les Émirats arabes unis d’avoir fait disparaître au moins quatre hommes pakistanais depuis octobre et d’en avoir expulsé au moins six autres sur fond de leur appartenance confessionnelle.
Les 10 hommes, tous des musulmans chiites, avaient principalement vécu et travaillé aux Émirats arabes unis, pendant de nombreuses années en tant que directeurs, vendeurs, PDG de petites entreprises, ouvriers et chauffeurs, a déclaré le HRW dans un rapport publié mardi 22 juin.
« Les autorités des Émirats arabes unis ont libéré et expulsé dans l’immédiat les six hommes en octobre et novembre 2020 après une disparition forcée et une détention secrète, allant de trois semaines à cinq mois », a-t-on ajouté de même source.
« L’un des quatre hommes qui restent en détention a pu appeler sa famille au bout de six mois. La famille de l’homme ne sait toujours pas où les autorités le détiennent ni les motifs de son arrestation », selon le rapport.
HRW a affirmé avoir parlé à des membres de famille des détenus qui ont déclaré « connaître d’autres musulmans chiites pakistanais qui avaient été arrêtés par les autorités des Émirats arabes unis depuis la mi-septembre ».
« Les informations selon lesquelles les autorités des Émirats arabes unis ciblent arbitrairement les résidents chiites, qu’ils soient libanais, irakiens, afghans, pakistanais ou autres, émergent souvent à des moments de tensions régionales accrues », a déclaré HRW.
L’ONG a précédemment déclaré que des centaines de militants, d’universitaires et d’avocats purgeaient de longues peines dans les prisons des Émirats arabes unis, après des procès inéquitables et sur fond d’accusations vagues.
En 2019, Abou Dhabi a emprisonné six Libanais, tous des musulmans chiites qui vivaient et travaillaient dans le pays depuis plus de 15 ans, sous prétexte qu’ils avaient établi une cellule liée au Hezbollah.
En novembre, les Émirats arabes unis ont cessé de délivrer de nouveaux visas aux citoyens de 13 pays à majorité musulmane, dont le Pakistan et l’Iran, invoquant des « problèmes de sécurité ».
Source: Traduit à partir de Reuters