Les attaques des colons et des forces d’occupation israélienne se poursuivent sans répit dans la région de Jérusalem al-Qods et en Cisjordanie occupées.
Dans le quartier Cheikh Jarrah, où une cinquantaine de familles palestiniennes sont sous le coup d’un arrêt du Tribunal israélien de Jérusalem les sommant de quitter leurs domiciles, les colons ont de nouveau attaqué les maisons des Palestiniens.
Dans la nuit de mardi à mercredi, des dizaines d’entre eux s’étaient rassemblés puis ont marché ensemble dans les rues du quartier. Ils ont par la suite jeté des pierres en direction de ces maisons pendant que les forces d’occupation israéliennes tentaient de disperser les protestataires palestiniens qui de repoussaient l’assaut.
Dans la localité de Silwane, située au sud de la mosquée al-Aqsa, les forces israéliennes ont attaqué le mardi soir, dans le quartier al-Boustan, un sit-in palestinien organisé à proximité du commerce d’un Jérusalémite qui avait été détruit dans la journée. Elles ont tiré des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes et capturé des jeunes manifestants qui avaient bloqué les routes menant à leur quartier et tiré de feux d’artifice en direction d’une implantation israélienne avoisinante. Il y a eu 13 blessés dont six par des balles en acier.
Au moins 80 familles palestiniennes ont reçu l’ordre de démolir leurs maisons et commerces sous prétexte qu’ils ont été construits sans autorisation. Faute de quoi, ils seraient démolis par les bulldozers israéliens.
D’une superficie de 70.000 m2, le quartier al-Boustan est habitée par 1.550 Palestiniens distribués sur 109 maisons.
Depuis 2017, il est sous le coup d’une loi qui a été votée par la Knesset baptisée Kaminetz pour combattre l’extension urbaine palestinienne. En vérité, les autorités de l’occupation israélienne voudraient détruire ce quartier pour y construire le Jardin du roi national, en référence au roi David.
Elles ont déjà détruit dix maisons et 97 autres sont sous la menace de démolition. 17 familles ont reçu dernièrement des avis de démolition de leurs 13 maisons dont les délais ont expiré le dimanche dernier (27 juin).
Feux sur Mont Sabih
Dans la région de Naplouse, au nord, les habitants de Bita craignent quant à eux l’occupation du mont Sabih (Jabal Sabih) situé au centre de cette localité. Celui-ci et convoité par les colons qui ont déjà édifié, depuis le mois de février dernier, une implantation sauvage sur son sommet et dans laquelle une cinquantaine de familles israéliennes se sont déjà installées.
Selon la radio israélienne officielle, rapporte le site palestinien Arabs48, les autorités israéliennes sont parvenues à un compromis avec les colons afin qu’ils évacuent l’implantation baptisée Evia Tar pour y construire une école religieuse pour colons. Une trentaine d’étudiants devraient y être installés ainsi que trois familles de l’équipe de l’école et une position militaire israélienne fixe serait établie. L’administration civile de l’armée israélienne devrait pas la suite statuer sur le sort des terres appartenant aux palestiniens afin de légitimer la colonie dans un délai de 6 semaines.
Après cette décision perçue comme une imposture, les habitants de Bita, ont repris de plus fort leurs activités de confusion nocturne dans la nuit de mardi ont mercredi. Ils ont brûlé des centaines de pneus de voiture, brandis des torchons de feu , alors que les forces d’occupation déployées en grand nombre tiraient des gaz lacrymogènes sur eux.
Une école religieuse, pire qu’une colonie
« Toutes les informations véhiculées par les médias israéliens sont des rumeurs qui ne sont pas crédibles pour nous. Pour nous la libération du mont Sabih passe avant tout par la destruction de toute la colonie située sur le sommet du mont », a affirmé l’un des habitants de cette localité, Abdel Ghani Douwaykat dont le fils était tombé en martyr il y a un an.
« Transformer la colonie en une école religieuse pour les colons est un indice encore plus dangereux et un cancer encore plus destructeur que l’implantation elle-même. Les écoles religieuses sont la source de crimes commis contre les Palestiniens. Tout ce qui s’est passé depuis quelques années, dont avec l’enfant Mohamad Khdeir et la famille Dawabcha (qui a été brûlée dans sa maison) ainsi que la mise à feu des terres agricoles des localités palestiniennes sont le fruit de l’action des étudiants des écoles religieuses dans les colonies de la Cisjordanie », a ajouté M. Douwaykat, selon le site palestinien Arabs48.
Des oliviers brûlés, arrachés
Justement au sud de Naplouse, les colons ont brûlé le mardi 29 juin des dizaines d’oliviers et des dizaines d’hectares de terres agricoles à proximité du village palestinien Borine situé non loin de la colonie Yetsahar. (Photo à gauche)
A Jaloud, toujours au sud de Naplouse, une trentaine d’oliviers ont été arrachés ce mercredi 30 juin dans la même région où une cinquantaine d’oliviers avaient eu le même sort le mois dernier. (Photo à droite)
Cisjordanie: arrestations dans plusieurs régions
Ailleurs en Cisjordanie occupée, les forces d’occupation ont effectué des incursions dans plusieurs régions, perquisitionné des maisons pour y procéder à des arrestations.
Dans la province de Naplouse, ont été attaqués le quartier al-Maajine de la ville éponyme ainsi que les villages Rojib et Beit Dajan.
Dans la province de Qaliqiliat, c’est la ville elle-même qui a été prise d’assaut.
Dans celle de Ramallah, le camp Jalazone et le village Kafar Neameh ont été le théâtre d’une incursion israélienne avec des arrestations.
De même dans la province de Bethléem, avec le camp al-Doheichat, et les deux villages Hossan et Artas.
Dans la région d’al-Khalil Hébron : le sud de la ville éponyme.
Selon le Club du prisonnier palestinien, 17 jeunes palestiniens de différentes régions de la Cisjordanie ont été mis en examen par les services de sécurité israéliens qui les accusent de participer à des activités de résistance populaire contre les colons et les soldats israéliens.
Dans le camp de Jénine, l’incursion israélienne à l’aube de ce mercredi au cours de laquelle un jeune palestinien a été enlevé a fait l’objet de tirs de feu de la part des habitants du camp. Deux d’entre eux ont été blessés à la main et au pied et une dame a été blessée par une bombe assourdissante.
Source: Divers