La famille du militant palestinien Nizar Banat tué lors de sa détention par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne insiste pour qu’une enquête internationale soit menée sur les circonstances de sa mort afin de punir ses auteurs.
Elle a chargé l’avocat international Gandhi Amin qui devra suivre l’affaire à la tête d’un large réseau d’avocats nationaux, arabes et internationaux pour obtenir justice pour Nizar.
Dans une déclaration au site web de la télévision d’informations libanaise al-Mayadeen, Amin a déclaré que le réseau d’avocats demandera à l’Autorité palestinienne de lui fournir tous les documents nécessaires de manière transparente.
Et d’assurer : « Nous irons aux Nations Unies pour enquêter sur ce crime ».
Selon lui, « la famille de Nizar Banat exige une enquête internationale car il n’y a eu aucun résultat de l’enquête locale jusqu’à présent », expliquant que « le comité d’enquête n’a livré aucune conclusion et n’a fait aucune recommandation si ce n’est de renvoyer le dossier à la justice militaire et non à la justice civile”.
Selon l’agence de presse palestinienne Watan, les services de renseignements palestiniens de l’Autorité palestinienne ont arrêté et emmené 15 officiers et membres des forces de sécurité palestiniennes à la prison d’Ariha pour les interroger sur les circonstances de cet assassinat. Ce sont les militaires qui avaient participé à son arrestation à l’aube du jeudi 24 juin puis avant d’annoncer sa mort le lendemain.
Sur sa page Facebook le jeudi 1er juillet, Ammar Banat, le frère de la victime qui était très active sur les réseaux sociaux et critiquait ouvertement l’Autorité palestinienne, a indiqué que sa famille a été informée de l’arrestation de 14 éléments des forces de sécurité qui ont participé à l’assassinat de son frère. Mais il a aussi indiqué qu’elle ne prend pas au sérieux cette information, et réclame que leur identité soit divulguée.
Lors d’une rencontre avec le représentant de l’Union européenne auprès de l’AP, Sven Kuhn von Burgsdorff, le père de Nizar avait qualifié la mort de son fils d’assassinat et réclamé une commission d’enquête impartiale n’ayant aucun lien avec l’AP. Ce à quoi Burgsdorff a répondu que l’UE continuera à réclamer à l’AP une enquête indépendante et transparente », selon al-Jazeera.
Des rapports de presse ont révélé que le chef de l’AP Mahmoud Abbas avait demandé en personne de se débarasser de Nizar.
Selon l’avocat international de la famille, rapporte al-Mayadeen, jusqu’à présent, aucune déclaration n’a été publiée par l’AP condamnant le crime et tenant ceux qui l’ont commis pour responsables et la famille du martyr n’a pas encore entendu l’histoire officielle de ce qui s’est réellement passé avec son fils Nizar.
Gandhi a souligné que « la famille du martyr détient de nombreux faits, dont les noms des tueurs ».
Interrogé sur la possibilité de renvoyer l’affaire à l’enquête internationale, Gandhi a expliqué que l’AP est signataire des conventions et traités internationaux et onusiens qui comprennent entre autres les exécutions extrajudiciaires, la protection et la promotion de la liberté d’opinion et d’expression, la surveillance de l’application de la Convention contre la torture… Il a expliqué qu’une partie de l’engagement de l’Autorité palestinienne envers ces chartes est de permettre toute enquête.
Selon lui « l’Autorité palestinienne refuse jusqu’à présent de mener une enquête internationale, tandis que la famille Banat insiste pour la mener, et rejette toute enquête locale car elle la considère impartiale ».
« Le martyr Nizar Banat n’était pas armé, n’a tué personne ni n’a attaqué personne. Il a été tué parce qu’il a exprimé son opinion. Une personne paiera-t-elle de sa vie pour avoir exprimé son opinion ? », a-t-il ajouté.
Source: Médias