Trois roquettes ont visé, tôt jeudi 8 juillet, l’ambassade américaine en Irak à l’issue d’une journée marquée par l’une des opérations les plus importantes de ces derniers mois contre les intérêts des forces d’occupation américaines dans le pays.
Ces opérations, rarement revendiquées mais très souvent saluées par les factions de la résistance irakienne les Hachd al-Chaabi, semblent coordonnées et interviennent huit jours après des frappes américaines en Syrie et en Irak contre des positions du Hachd.
Cinq combattants ont été tués dans ces raids et le Hachd avait promis de se « venger ».
Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois roquettes se sont abattues près de l’ambassade américaine à Bagdad, a annoncé l’armée irakienne.
Les batteries de défense C-RAM sont entrées en action dans la nuit, ont constaté des journalistes de l’AFP, alors que l’armée assurait que les trois projectiles n’avaient pas touché l’ambassade elle-même mais des endroits à proximité dans l’ultra-bunkérisée Zone verte de Bagdad.
Auparavant, à la mi-journée, une attaque avait visé la base aérienne irakienne d’Aïn al-Assad, qui abrite des militaires américains dans l’ouest désertique de l’Irak. Trente roquettes selon des sources locales, et 14 d’après le porte-parole de la coalition US en Irak, le colonel Wayne Marotto sont tombées sur la base et dans son périmètre. L’attaque aurait fait deux blessés, selon ce dernier.
L’attaque en Irak a été revendiquée par un groupe se présentant comme les « Brigades de revanche de la mort d’Al-Mohandes », qui a promis « de forcer les Américains à quitter le territoire irakien ».
Ce groupe inconnu porte le nom de l’ancien n°2 du Hachd, Abou Mahdi al-Mohandes, assassiné avec le puissant général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain en janvier 2020 à Bagdad. Depuis que le parlement irakien a voté à la majorité une résolution en faveur du retrait des forces étrangères, et les deux messages envoyés par l’ex-Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi réclamant la même chose, des opérations de résistance ont été lancées contre les forces américaines dans ce pays.
Les différentes factions du Hachd « ont reçu l’ordre de multiplier les attaques contre les Américains en Irak », a récemment indiqué à l’AFP une source au sein de la coalition US.
Depuis le début de l’année, une cinquantaine d’attaques ont été menées contre des intérêts américains mais elles se sont accélérées ces derniers jours.
Aïn al-Assad avait déjà été visé lundi par trois roquettes et, quelques heures plus tard, l’ambassade américaine avait été menacée par un drone, abattu par le système C-RAM.
Mardi soir, une attaque à l’aide de drones piégés a été perpétrée contre l’aéroport d’Erbil, au Kurdistan irakien (nord), qui abrite également une base de la coalition US.
Signe que les Etats-Unis s’inquiètent des nouvelles attaques au drone, ils ont récemment annoncé offrir jusqu’à trois millions de dollars pour des informations sur les opérations visant leurs intérêts en Irak.