Que ce soit dans la ville sainte d’al-Qods Jérusalem ou en Cisjordanie occupées, la situation est plus tendue que jamais, sur fond de la judaïsation intensifiée menaçant aussi bien l’esplanade des Mosquées que les quartiers et localités palestiniens qui l’entourent.
Dans la mosquée al-Aqsa, les incursions de colons israéliens escortés et protégés par les policiers de l’occupation israélienne ne connaissent pas de répit.
Le jeudi 15 juillet, des dizaines de colons ont fait irruption sur son l’esplanade, y ont effectué des tournées de provocation en exécutant des rituels talmudiques. Ils ont renouvelé leur incursion ce samedi 17 juillet depuis Baba al-Silsilat.
Des appels ont été lancées par des organisations de colons pour lancer un assaut collectif contre la mosquée al-Aqsa le dimanche prochain pour célébrer le jour de la destruction du temple de Salomon.
« L’occupation israélienne veut mettre la main sur l’esplanade des Mosquées », a averti une nouvelle fois le président de l’Organisme islamique suprême, cheikh Akrama Sabri.
Le Hamas a pour sa part demandé le vendredi aux Jérusalémites et aux Palestiniens de la Cisjordanie de se mobiliser pour se rassembler dans la mosquée al-Aqsa, ses portes, et dans tous les quartiers Est de la ville sainte et de se préparer à la défendre.
« Le gouvernement de l’occupation intensifie sa politique de judaïsation dans la ville d’al-Qods, à travers son insistance à vider la ville de ses habitants autochtones », a déploré le Hamas.
Il a invité les Palestiniens à célébrer les rites du pèlerinage et le jour d’Arafat, la veille de l’Aïd al-Adha, prévu le mardi prochain, sur l’esplanade de la mosquée al-Aqsa ses portes.
Avant cet appel, les Palestiniens avaient effectué une marche durant laquelle ils sont scandé des « Allahou Akbar Wa Lillah-l-hamd », en traversant Bab al-Amoud , l’une de portes de la mosquée al-Aqsa. En réponse aux prières talmudiques des colons religieux.
Avec l’intervention des colons, le conflit prend de plus en plus une dimension religieuse.
Silwan à l’instar de cheikh Jarrah
Le Hamas a en outre mis en garde contre un scénario similaire à celui de cheikh Jarrah dans la localité palestinienne Silwan, qui côtoie la mosquée al-Aqsa et dont les quartiers sont menacés d’annexion par l’occupation israélienne pour y construire la cité de David.
Les autorités de l’occupation israéliennes exécutent une politique graduelle d’expulsion des habitants palestiniens de cette localité d’une douzaine de quartiers et de plus de 50 mille habitants, décrétant des interdictions de construction des maisons, puis ordonnant leur démolition pour les donner finalement aux colons. Près de 7.000 avis de démolition ont été livrés à ses habitants.
Des colons, dont le nombre s’élève à 2.800 se sont emparés cette semaine d’une parcelle de terre de 250 mètres carrés et de deux chambres dans le quartier Wadi Helwé où se trouvent déjà 42 colonies.
2.800 colons sont implantés dans cette localité par la force, à partir de 2004, et y ont édifié 78 colonies sauvages.
Le jeudi 15 juillet, des affrontements ont éclaté lorsque des forces d’occupation israéliennes ont perquisitionné un autre quartier, Bir Ayyoub et capturé trois jeunes palestiniens avec l’assistance des « moustaarabine ». Ces éléments qui ont partie des unités spéciales secrètes de la police de l’occupation israéliennes sont les unités de la mort. Ayant une physionomie qui ressemble aux Palestiniens, parlant l’arabe, ils s’infiltrent parmi les manifestants palestiniens en tenue civile, portant des koufieh puis procèdent à des arrestations avec une violence inouïe.
Durant ces affrontements, les protestataires palestiniens ont incendié un poteau de caméras installées par les Israéliens dans la localité.
282 blessés sur le mont Sabih… et la lutte continue
Autre foyer de tension, le mont Sabih, de la localité de Bita située au sud de Naplouse, en Cisjordanie occupée, et qui est également menacé d’occupation israélienne.
Depuis qu’une colonie sauvage a été érigée, il y a quelques mois, sur le sommet de ce mont, les Palestiniens effectuent de jours comme de nuits des activités de confusion, allumant des feux et faisant pleuvoir des pétards et des pierres sur la colonie. Celle-ci a été évacuée temporairement au cours de ce mois-ci, mais des soldats israéliens y sont toujours déployés.
Ces derniers ont tiré le vendredi des balles réelles et des balles en caoutchouc sur les jeunes palestiniens de Bita. Selon le Croissant rouge palestinien, il y a eu 282 blessés parmi eux, dont 18 avec des balles réelles.
Sans pour autant les dissuader de poursuivre leur lutte. Ce samedi matin, ils ont organisé une marche vers le mont Sabih en récitant eux aussi les rites du Haj.
Il y a aussi des affrontements à Beit Dajan, à l’est de Naplouse ce samedi.
40 étudiants capturés… 474 bâtiments démolis depuis janvier
Ailleurs en Cisjordanie occupée, les campagnes d’arrestations des Palestiniens se poursuivent à un rythme accentué. Et les démolitions des maisons aussi.
Au nord de la ville de Ramallah, à l’entrée du village Tarmasaayat, les forces d’occupation ont capturé 40 étudiants de l’université de Bir Zeit. Ils venaient de participer à un sit-in de soutien à la famille du détenu palestinien Montaser al-Chalabi et dont la maison a été démolie le 8 juillet par les forces israéliennes.
Montaser avait effectué depuis deux mois une opération de résistance sur le check-point israélien de Zaatarat à Naplouse, tuant un colon et en blessant d’autres.
Selon le Bureau de coordination pour les questions humanitaires des nations Unies dans les territoires palestiniens, que les autorités israéliennes ont détruit 474 bâtiments palestiniens depuis le début de l’an 2021. Ce qui a provoqué le déplacement de 556 personnes dont 359 enfants, dans diverses régions de la Cisjordanie.
Les détenus libérés reconvoqués
Au sud de Jénine, des jeunes palestiniens ont fait face à une incursion israélienne dans la localité Yaabad au cours de laquelle les soldats ont perquisitionné les maisons de deux détenus palestiniens libérés pour leur livrer des demandes de convocation des renseignements israéliens pour le dimanche.
C’est aussi une politique systématique des autorités de l’occupation : les détenus palestiniens libérés sont soumis à un harcèlement permanant. Ils sont souvent capturés continuellement si ce n’est qu’ils finissent par être liquidés.
Sites et tombes historiques dérobés puis détruits
Dans la région de Bethleem, les autorités de l’occupation ont rasé des dizaines de tombeaux et de sites historiques et archéologiques qui remontent à l’ère de bronze, dans la localité al-Khodor, après en avoir dérobé le contenu.
Selon le ministère du Tourisme à Ramallah, le but de ces destructions est « d’élargir l’autoroute reliant les colonies israéliennes illégitimes éditées entre al-Khalil et Bethleem ».
Source: Divers