« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris la mort en martyrs de 25 militaires après qu’ils ont réussi à secourir plus d’une centaine de citoyens des flammes, dans les montagnes de Bejaïa et Tizi-Ouzou », a écrit, mardi 10 août sur son compte Twitter officiel, le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Peu de temps avant, un communiqué rédigé par le ministère de la Défense faisait état de 18 morts et 13 blessés.
« Le ministère de la Défense nationale déplore la perte de 18 combattants » en Algérie, dans les incendies, pouvait-on lire dans ledit communiqué.
Il était ensuite précisé que 13 autres militaires souffrent de brûlures à différents degrés.
Leur intervention a « permis de sauver des flammes 110 citoyens : hommes, femmes et enfants », ajoute le ministère.
17 civils tués
Tous intervenaient pour éteindre les incendies qui ravagent la Kabylie, dans le nord de l’Algérie, depuis plus de 24 heures.
Les incendies ont en outre tué 17 civils à Tizi-Ouzou et Sétif, selon un nouveau bilan fourni par l’agence officielle APS. Au total, 42 personnes ont donc trouvé la mort. Un précédent bilan faisait état de 38 morts.
Une cinquantaine d’incendies « d’origine criminelle » et attisés par un épisode de canicule ont débuté lundi soir dans le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, selon le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, qui s’est rendu accompagné d’une délégation ministérielle à Tizi-Ouzou, l’une des villes les plus peuplées de la région.
« Cinquante départs de feu en même temps, c’est impossible. Ces incendies sont d’origine criminelle », a affirmé le ministre de l’Intérieur.
Selon le Premier ministre, Aïmene Benabderahmane, plus de 70 incendies ont éclaté dans 18 wilayas (préfectures) du nord du pays.
Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Medea, Tébessa, Blida et Skikda sont touchées, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile.
Quatre « pyromanes » ont été arrêtés
La radio publique algérienne a annoncé l’arrestation de trois « pyromanes » à Médéa (nord) où un incendie s’est aussi déclaré. Un quatrième a été arrêté à Annaba, selon l’APS.
Des vents propagent les feux et compliquent la tâche des secouristes, a précisé Youcef Ould Mohamed, le conservateur local des forêts, cité par l’APS.
L’Algérie connaît un été caniculaire marqué par une raréfaction de l’eau dans le pays. Les services météorologiques prévoient mardi des températures allant jusqu’à 46 degrés.
Des images impressionnantes des incendies circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, des cheptels agonisant et des villages encerclés par la fumée.
Lors d’un conseil des ministres tenu le 25 juillet, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’élaboration d’un projet de loi punissant sévèrement les auteurs d’incendies criminels de forêts, avec des peines allant jusqu’à 30 ans de prison ferme, voire la perpétuité si l’incendie a causé la mort d’individus.
Les canicules se multiplient
Début juillet, trois personnes soupçonnées d’être impliquées dans des incendies ayant ravagé 1 500 hectares de forêts dans le massif des Aurès (nord-est de l’Algérie) avaient été arrêtées.
Pays le plus étendu d’Afrique, l’Algérie ne compte que 4,1 millions d’hectares de forêts, avec un maigre taux de reboisement de 1,76 %.
Chaque année, le pays est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44 000 hectares de taillis sont partis en fumée.
Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d’incendies criminels. Les incendies qui se multiplient à travers le globe sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète.
L’augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits est une combinaison idéale pour le développement des feux.
Source: Avec AFP