Le site d’information The Cradle a révélé comment les services de renseignements britanniques ont infiltré les services de sécurité libanais à partir de l’an 2008.
Se basant sur des documents qui ont été rendus publics par le ministère britannique des Affaires étrangères en décembre 2020, il rapporte que tout a commencé lorsque la société britannique Siren Associates qui est spécialiste dans la transformation de la police civile a remporté un contrat de 15 millions de livres sterlings pour exécuter le programme de soutien à la police britannique (BPSP) du ministère britannique des Affaires étrangères au Liban.
Celle-ci devait officiellement conduire une opération visant à aider les Forces de sécurité intérieure (FSI) à « maintenir la sécurité publique et à lutter contre la criminalité, le désordre et les menaces terroristes conformément aux normes des droits de l’homme ».
Or dans les faits, elle a permi leur infiltration à tous les nouveaux par les services de renseignements britanniques.
Siren a établi des liens étroits avec le commandant de la FSI. L’un de ses commandant, le général Abdo Njeim, qui était le commandant de l’Unité des forces mobiles des FSI, était membre de son équipe. Il fournissait des « conseils stratégiques » à BPSP – sa présence aide certainement à cet égard aussi.
Grâce à ses « interlocuteurs clés » au sein des FSI, la société britannique pouvait « identifier tous les problèmes potentiels avant qu’ils ne deviennent des obstacles majeurs au succès ».
Les canaux de communication formels avec ces interlocuteurs « sont complétés par des interactions quotidiennes et informelles », qui fournissent à Siren « une compréhension unique de ce qui fonctionne avec les FSI », indique l’article du The Cradle.
La société avait aussi à son compte l’ex-ministre de l’Intérieur Raya al-Hassan, qui fait partie du courant du Futur été entretenait une relation de longue date avec Siren. De même le général Ahmad al-Hajjar, qui était le président de l’Académie des FSI et de l’équipe de planification stratégique. Il a été désigné comme un essentiel au programme.
Un comité de gestion du programme stratégique a été établie et coprésidé par l’ambassadeur britannique au Liban Chris Rampling et le directeur général des FSI, le général de division Imad Osman.
Selon The Cradle, Rampling a brusquement quitté le Liban en décembre 2020 lors de la divulgation des documents par le ministre britannique des AE.
La connexion intime de Siren avec les principaux responsables libanais s’est avérée « critique » dans la mise en œuvre d’« activités complexes » telles que le Centre de commandement et de contrôle de Beyrouth, lancé en mai 2019.
L’installation financée par le Royaume-Uni dotant les FSI d’« équipements de pointe, et des systèmes de technologie de communication, [et] une salle d’analyse et de planification », pour renforcer la capacité des forces de l’ordre à « lutter contre le crime et maintenir la sécurité » a offert à Londres une porte dérobée franche à toutes les enquêtes et activités de la Force.
Toujours selon The Cradle, le travail plus large de l’entreprise au Liban a créé des opportunités de nouer des relations avec d’autres acteurs de la Sécurité et de la Justice, sur lesquels Siren peut capitaliser et commercialiser efficacement de nouveaux efforts de réforme du secteur, financés par le ministère des Affaires étrangères pour cibler les agences aux plus hauts niveaux. Par exemple, les efforts de l’entrepreneur dans la ville septentrionale de Tripoli lui ont permis de « favoriser les liens » avec le commandement des Forces armées libanaises, tandis que les activités ailleurs ont aidé à identifier des représentants de la police municipale et du ministère de la Justice qui pourraient être cultivés et amenés au talon.
L’article constate surtout que le fondateur et le PDG de Siren Associates est Jonathan McIvor.
Il a travaillé entre autres pour la Royal Ulster Constabulary, une force connue pour sa discrimination brutale contre la minorité catholique d’Irlande du Nord, où il a repris la gestion de son centre de formation. Les enquêtes officielles ont établi hors de tout doute que la police était de connivence avec des groupes terroristes loyalistes au cours des troubles, avec des officiers supérieurs fortement impliqués dans de nombreuses atrocités abominables.
Sur le site officiel de Siren est indiqué que sa société basée principalement à Beyrouth et à Amman a également travaillé au Yémen.
Avant de fonder Siren, Jonathan a agi en tant que conseiller de sécurité et de police auprès du représentant spécial de l’UE pour le processus de paix au Moyen-Orient et était chargé de guider la formation de la mission de police de l’UE dans les territoires palestiniens (EUPOL COPPS), en tant que premier chef de Mission en 2005 et 2006.
Source: Divers