Le retour de l’administration américaine au soutien de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), après une interruption de plus de trois ans, n’était pas inconditionnel. Les deux parties ont signé, il y a peu de temps, un accord-cadre qui permet à Washington de s’immiscer dans l’administration et le travail de l’agence onusienne sous prétexte d’assurer sa « neutralité », c’est-à-dire un contrôle américain doux sur l’aide et les services fournis aux réfugiés, et la punition de ceux qui travaillent dans l’intérêt de la résistance.
Les États-Unis ont annoncé, fin avril dernier, la reprise partielle du financement de l’UNRWA, soit un montant de 150 millions de dollars, et après près de quatre mois, ils ont annoncé un don supplémentaire de 135 millions de dollars.
Cependant, le dernier montant n’a été ratifié qu’après un accord entre les deux parties stipulant l’engagement de l’agence envers « les principes humanitaires des Nations Unies, dont principalement la neutralité », et la surveillance de l’application de cet engagement aux bénéficiaires et les employés…
L’accord susmentionné a provoqué la colère des Palestiniens, qui ont affirmé qu’il permettrait aux États-Unis d’interférer dans le travail de l’UNRWA, qui est censé jouir de la liberté de choisir ses activités et son travail en faveur des réfugiés dans les domaines de la santé, de l’éducation, des secours et de la reconstruction.
Les factions palestiniennes ont pour leur part dénoncé l’accord-cadre mis en place car il entrave le travail de l’UNRWA et représente un prélude à la privation de services à de larges groupes de réfugiés.
Le document de l’accord-cadre, selon la version publiée par les factions palestiniennes, comprend un engagement de l’UNRWA pour une série d’engagements politiques pour les années 2021 et 2022, en échange de la confirmation des États-Unis qu’ils ne fourniront aucune contribution à l’agence, à condition que cette dernière prend toutes les mesures possibles « pour s’assurer qu’aucune partie de cet argent ne parvienne à un réfugié engagé dans des actes d’hostilité »
Selon le document, « l’UNRWA s’engage à signaler toute violation grave de la neutralité en temps opportun, à traiter de telles violations et à améliorer la capacité de l’Agence à examiner les manuels et le matériel pédagogique locaux pour garantir cette neutralité ».
Par conséquent, ces mesures conduiront à réduire le nombre des réfugiés palestiniens qui répondent aux normes américaines, ce qui constitue un prolongement du plan de Trump. Ce dernier tentait de redéfinir les réfugiés éligibles aux services de l’UNRWA, et peut-être pire cette fois, sous prétexte de procéder à des réformes au sein de l’UNRWA.
Le point le plus dangereux de l’accord susmentionné est qu’il conduira à la suppression de l’aide aux Palestiniens qui appartiennent aux factions, ce qui signifie qu’un pourcentage important des réfugiés et de leurs familles seront privés de l’aide sur la base de leur affiliation politique, en particulier dans la bande de Gaza, où un grand nombre de réfugiés appartiennent aux factions de la résistance.
D’où la colère des factions qui ont organisé un certain nombre d’événements pour exprimer le rejet de ce « nouveau complot américain visant à saper la cause palestinienne et à éliminer le rôle de l’UNRWA », selon le mouvement Hamas.
Et de promettre: « de déployer tous les efforts, avec toutes les forces de la nation, pour contrecarrer et mettre fin au projet US ».
Le Comité de suivi des Forces nationales et islamiques a, pour sa part, remis une lettre au secrétaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, appelant « l’agence onusienne à se conformer à la résolution n° 302 de 1949, et à éviter tout préjudice à ce rôle, qui constitue un prélude a l’annulation de son mandat », exigeant une « clarification écrite ».
Source: Traduit à partir d'AlAkhbar