Le gouvernement libanais a annoncé la formation d’une délégation pour négocier avec le Fonds monétaire international, en vue de la reprise des négociations sur un plan de sauvetage qui mettrait fin à l’effondrement économique qui s’accélère qui ravage le pays depuis deux ans.
La délégation comprend le vice-Premier Ministre Saadat Al-Chami, le ministre des Finances Youssef Al-Khalil, le ministre de l’Economie et du Commerce Amin Salam, et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salameh, a indiqué le communiqué publié par le bureau du Premier ministre.
Selon ce dernier, l’assistance d’experts parmi les spécialistes sera aussi requise selon les thèmes ou dossiers soulevés dans le processus des négociations.
La formation de la délégation est intervenue environ trois semaines après la naissance du gouvernement Mikati, qui s’est engagé dans sa déclaration ministérielle « à reprendre immédiatement les négociations avec le FMI pour parvenir à un accord sur un plan de soutien (…) qui aporte un sauvetage dans le court terme » dans le but de sortir le Liban de sa crise.
L’effondrement économique que la Banque mondiale a classé parmi les pires au monde depuis 1850, a épuisé les réserves de la Banque du Liban, fait perdre plus de 90 % de sa valeur à la livre libanaise et mis 78 % des Libanais sous le seuil de pauvreté, au milieu de l’émigration de milliers de personnes capables et fortunées.
Après son échec en mars 2020 à payer la dette extérieure du Liban, le précédent gouvernement dirigé par Hassan Diab a entamé des négociations avec le FMI sur la base d’un plan de sauvetage économique qu’il avait défini, qui comprenait la réforme de plusieurs secteurs, dont celui de l’électricité vétuste et le secteur bancaire. Ainsi que la réalisation d’un audit pénal des comptes de la Banque du Liban, mais qui a été refusé par le gouverneur de cette dernière.
Après avoir tenu 17 séances, le FMI a suspendu les négociations en attendant l’unification des négociateurs libanais, notamment des représentants du gouvernement et de la Banque centrale du Liban, leurs estimations de l’ampleur des pertes financières sur la base desquelles le programme de soutien sera construit, et comment mettre en œuvre les réformes.
Le Liban a demandé à Lazar International Consulting Company, dont une délégation est en visite au Liban jeudi, de revoir le plan de relance qu’elle avait élaboré avec le gouvernement Diab, en vue de la reprise des négociations avec le FMI.
Lors de sa rencontre avec une délégation de l’entreprise jeudi, Aoun a souligné la nécessité de revoir le plan de relance économique préparé par le gouvernement précédent à la suite de l’évolution des chiffres il y a plus d’un an jusqu’à aujourd’hui, et d’unifier ces chiffres, pour que la position du Liban soit forte lors des négociations.
Le gouvernement Mikati, formé le 10 de ce mois, selon un consensus difficile entre les partis politiques après 13 mois de vide, s’emploie à restaurer la confiance de la communauté internationale, qui devrait mener des réformes radicales afin de pour le Liban d’obtenir un soutien financier.
Dans les multiples positions exprimées par les responsables du Hezbollah, il s’est dit ouvert aux négociations avec le FMI mais a mis en garde le gouvernement d’accepter ses recettes toutes prêtes .
Source: Avec AFP