Les États-Unis ont dénoncé, jeudi 7 octobre, l’opération de « communication » du Hezbollah qui a acheminé au Liban du pétrole iranien en vue d’alléger les nombreuses pénuries dont souffrent les Libanais, et ce en brisant les sanctions US.
« Le pétrole d’un pays soumis à de nombreuses sanctions comme l’Iran n’est vraiment pas une solution durable à la crise énergétique du Liban », a prétendu le porte-parole du département d’État Ned Price.
« C’est, à notre avis, une opération de communication du Hezbollah qui ne s’implique pas dans une solution constructive au problème » du petit État plongé dans une profonde crise économique, selon lui, rapporte l’AFP.
« Nous soutenons les efforts pour trouver des solutions durables et transparentes qui permettront de régler les graves pénuries en énergie et en pétrole du Liban », a prétendu Price, dont le pays ne se donne pas de peine d’exempter le Liban pour alléger sa crise.
Il n’a toutefois pas évoqué d’éventuelles sanctions américaines contre le Liban, rappelant que le président Joe Biden était favorable à une levée des sanctions contre l’Iran si Téhéran revenait à la table des négociations pour raviver l’accord nucléaire international signé en 2015.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, est actuellement en visite à Beyrouth.
Le chef du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, avait annoncé en août le départ d’un navire iranien chargé de carburant vers le Liban et des dizaines de camions-citernes transportant le fioul iranien sont arrivés à la mi-septembre via la Syrie et ont été distribués à tous les orphelinats, hôpitaux, boulangeries libanaises.
Les sanctions américaines interdisent pourtant à l’Iran d’exporter son pétrole et visent aussi le Hezbollah, classé « groupe terroriste » par Washington.
L’initiative du Hezbollah, dont l’influence est déterminante au Liban, intervient dans un contexte de crise aiguë.
La pénurie de carburant frappe les centrales électriques de l’État et les générateurs de quartier, plongeant la population dans l’obscurité pendant de longues heures. La crise énergétique menace même les hôpitaux et leurs équipements.