Commentant les derniers évènements au Yémen, dont l’avancée militaire importante d’Ansarullah dans le gouvernorat de Ma’rib, le journal israélien Jerusalem Post en déduit qu’il s’agit d’une défaite morale pour l’Arabie saoudite.
« L’Arabie saoudite qui est intervenue au Yémen pour empêcher Ansarullah de contrôler les grandes villes, s’embourbe au Yémen dans sa tentative de soutenir les forces gouvernementales qui sont sous pression », estime le journal.
L’Arabie saoudite a lancé en 2015 une guerre contre le Yémen, et plus précisément contre l’organisation houthie Ansarullah qui contestait la légitimité du président yéménite pro saoudien Abed Rabbo Mansour Hadi.
Depuis 2020, les forces de Sanaa conduites par Ansarullah mènent la bataille pour la conquête du gouvernorat de Ma’rib, située à l’est de Sanaa. Elles contrôlent désormais 12 des 14 districts de cette province riche en hydrocarbures et s’approchent de sa capitale éponyme.
« Quand bien même la ville de Ma’rib est située à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière saoudienne, si Ansarullah reprend la ville, ce sera une défaite morale pour les Saoudiens », juge le Jerusalem Post.
Selon ce dernier, « Riyad fait face à une série de menaces régionales s’étendant sur des milliers de kilomètres, depuis le Yémen en passant par le golfe d’Oman jusqu’au Koweït, puis en passant par l’Irak et AlBoukamal vers la Syrie jusqu’au Liban ».
« Israël » aussi considère « cet arc de menaces comme une source de grave préoccupation », affirme le journal.
Il rapporte le discours d’Ansarullah selon lequel sa bataille contre l’Arabie saoudite fait partie de sa guerre globale contre Israël et les États-Unis, et que Ma’rib n’en est que la pierre angulaire. Concernant les développements au Liban, il estime que « Riyad veut réduire la présence du Hezbollah » dans ce pays.
Depuis les propos du ministre libanais de l’Information tenus avant sa nomination et dans lesquels il a critiqué la guerre du Yémen, Riyad s’irrite contre le Liban : elle a convoqué son ambassadeur, expulsé celui du Liban en Arabie, et arrêté les importations depuis le Liban.
Le journal remarque aussi dans la foulée que « les Emirats Arabes Unis, qui jouaient autrefois un rôle aux côtés de Riyad, semblent désormais avoir pris une voie différente au Yémen ».