La visite de l’envoyé de la Ligue arabe au Liban n’a pas décrispé la crise avec l’Arabie saoudite qui campe sur sa position insistant sur la démission du ministre de l’Information libanais George Kordahi.
En visite au Liban les 8 t 9 novembre dernier, le vice-secrétaire général de la Ligue arabe Houssam Zaki s’est fait le porteur des messages saoudiens et leur pourfendeur.
Des sources gouvernementales libanaises ont rapporté qu’il a réclamé la démission de M. Kordahi comme point d’entrée au règlement de la crise avec l’Arabie saoudite et a refusé de donner des garanties que Riyad renoncerait à prendre d’autres démarches contre le Liban au cas où cette démission est réalisée.
Officiellement, Riyad s’est offusqué contre le Liban au lendemain de la diffusion d’une interview réalisée avec M. Kordahi, au cours de laquelle il a qualifié l’offensive de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen depuis 2015 de « guerre absurde » et défendu la position de l’organisation houthie Ansarullah qui selon lui « défend son pays ». Elle a convoqué son ambassadeur au Liban, renvoyé celui du Liban chez elle et stoppé les importations libanaises.
Or, devant les responsables libanais, l’emvoyé de la Ligue arabe a aussi évoqué une nouvelle sanction saoudienne si sa mission échoue: l’expulsion partielle des Libanais qui travaillent sur son sol, ont indiqué des sources pour la chaine de télévision libanaise d’information al-Mayadeen.
Plus de 200 mille libanais travaillent dans le royaume saoudien.
Mais ces menaces masquée ne semblent pas avoir porté leur fruits. Si ce n’est avec le Premier ministre Najib Mikati, avec qui il a trouvé un avis favorable. De même avec le courant du Futur dont il a rencontré le chef Saad Hariri. Mais ni l’un ni l’autre ne peut imposer cette démission.
Avec le chef de l’Etat Michel Aoun, l’hôte de la Ligue arabe a entendu des propos qui la refusent tacitement. « Il est indispendable de séparer les positions de l’Etat libanais de celles exprimées par des groupes ou des individus qui ne sont pas au pouvoir… Le règlement de la crise devrait se faire dans le cadre d’un dialogue sincère entre les deux pays », lui a-t-il dit. Insistant d’autant plus sur le fait que M. Kordahi a livré sa position avant qu’il ne prenne ses fonctions au sein du cabinet libanais.
Même rejet aussi de la part du chef du Parlement Nabih Berri d’autant que le courant des Marada qui avait désigné Kordahi au ministère est l’un de ses alliés les plus proches.
Devant le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, lequel avait reproché avant sa visite à l’Arabie de « vouloir dicter des conditions impossibles au Liban qui ne peut pas lui donner la tête du Hezbollah », on rapporte que M. Zaki a reproché à la position de M. Kordahi sa démarcation de celle de la Ligue arabe qui appuie entièrement l’offensive saoudienne contre le Yémen et lui a conseillé de ne pas traiter avec légèreté avec cette affaire.
Lors d’un contact avec des responsables du Hezbollah, qui sont entièrement conscients que l’animosité saoudienne à leur encontre est aussi intense que celle contre Ansarullah au Yémen, M. Zaki a entendu un rejet aussi catégorique de la démission du ministre libanais et une insistance pour que Riyad cesse de s’ingérer dans les affaires internes libanaises. Ils ont aussi refusé aussi sa proposition que ses ministre et ceux du mouvement Amal réintégrent les réunions du Conseil des ministres, au motif que cette affaire est liée à celle du juge d’instruction Tarek al-Bitar jugé trop partial dans son enquête su l’explosion du port de Beyrouth.
Beaucoup trop engagé en faveur de le position saoudienne, M. Zaki est du rentrer au siège de la Ligue arabe au Caire les mains vides.
L’Arabie dénigre le Liban
Interrogé par la télévision al-Mayadeen, le rédacteur en chef du journal en ligne londonien arabophone al-Ray al-Yaoum a jugé que la mission de M. Zaki n’est pas celle d’un médiateur.
« Il a transmis un message saoudien qui impose au Liban de révoquer Kordahi. Il est le porteur d’un message de menace saoudienne sur l’éventualité de l’expulsion des Libanais du royaume au cas ou il ne l’est pas », a assuré Abdel Bari Atwane.
« Le Liban est un état fort. Il a libéré son sol de l’occupation israélienne en l’an 2000. Le Liban a vaincu l’armée invincible en l’an 2006. L’Arabie saoudite n’a pas bronché devant l’effondrement économique du Liban, elle n’a même pas prêté la somme d’un milliard de dollars pour sauver la livre libanaise de l’effondrement », a-t-il persisté.
Estimant que l’Arabie saoudite dénigre les Libanais, le Liban devrait selon lui « se rebeller contre le diktat saoudien ».
Source: Divers