Le prisonnier palestinien Miqdad al-Qawasmeh a suspendu sa grève de la faim, le jeudi 11 novembre 2021, après 113 jours, dans le cadre d’un accord prévoyant sa libération des geoles de l’occupation israélienne en février 2022.
L’accord est intervenu à la suite de dialogues continus à l’intérieur des prisons avec l’administration pénitentiaire sioniste par la direction des prisonniers du Hamas dans les prisons israéliennes.
Qawasmeh, 24 ans et étudiant à l’université, est incarcéré sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative israélienne.
Cinq autres grévistes de la faim, qui risquent la mort, poursuivent leur lutte afin de recouvrer leur liberté.
Kayed Fasfous, âgé de 32 ans et originaire de Dura près d’al Khalil en Cisjordanie occupée, est en grève de la faim depuis 120 jours. Sa détention administrative a été « suspendue » et réimposée à plusieurs reprises. La « suspension » de la détention administrative ne mène pas à sa libération. Au contraire, il reste emprisonné sous l’œil vigilant de la sécurité de l’hôpital israélien dans lequel il est détenu.
Bien qu’il puisse recevoir des visites de sa famille, ceux-ci ne peuvent pas le transférer pour qu’il se fasse soigner par des médecins palestiniens. C’est pourquoi il a refusé de mettre fin à sa grève de la faim malgré les diverses tentatives d’alimentation forcée par intraveineuse dans les hôpitaux israéliens. Il exige d’être libéré de sa détention sans inculpation ni procès, en vertu de laquelle il est emprisonné depuis juillet 2020.
Parallèlement, Alaa al-Araj, âgé de 34 ans et ingénieur civil de Tulkarem (Cisjordanie), mène une grève de la faim depuis 96 jours pour protester contre sa détention administrative.
Il est emprisonné sans inculpation ni procès depuis le 30 juin 2021 et a été détenu par l’occupation israélienne à de multiples reprises par le passé.
Son unique enfant est né et son père est décédé lors de sa détention. Il est emprisonné depuis le 30 juin 2021.
Plutôt que de mettre fin à sa détention et de le libérer, l’armée d’occupation israélienne tente maintenant de faire passer son emprisonnement devant les tribunaux militaires, en cherchant à déposer un acte d’accusation à son encontre.
Les tribunaux militaires israéliens, qui condamnent plus de 99 % des Palestiniens dans les geôles de l’occupation, sont un instrument de répression coloniale qui criminalise l’appartenance à des organisations politiques, des mouvements étudiants et des syndicats palestiniens, ainsi qu’à la résistance sous toutes ses formes.
Jeudi 11 novembre, le tribunal militaire de Salem a « prolongé sa détention » lors d’une audience. Il a été emmené à plusieurs reprises pour être interrogé malgré sa grande faiblesse physique et la détérioration de son état de santé. Il a été transféré à plusieurs reprises de la fameuse clinique de la prison de Ramle vers des hôpitaux israéliens.
Hisham Abu Hawash est en grève de la faim depuis 86 jours et détenu à la clinique de la prison de Ramle. Agé de 39 ans, il est originaire de Dura dans le district d’Al Khalil (Cisjordanie). Comme Al Araj, il est fréquemment transféré dans les hôpitaux, ce qui aggrave son état de santé après une longue grève de la faim. Il est emprisonné sans inculpation ni procès depuis octobre 2020.
Pendant sa grève, un nouvel ordre de détention de six mois a été émis à son encontre, réduit par la suite à quatre mois, mais il a été confirmé qu’il pourrait être encore prolongé.
Agé de 28 ans, Ayyad Hraimi est en grève de la faim depuis 50 jours. Il a récemment été transféré de la prison d’Ofer à la clinique de la prison de Ramle.
Emprisonné sans charge ni procès depuis avril 2021, il a été détenu à plusieurs reprises par l’occupation israélienne. En 2016, il s’est également engagé dans une grève de la faim de longue durée pour obtenir sa libération de la détention administrative qui a duré 45 jours.
Louay al Ashqar, âgé de 45 ans et originaire de Saida près de Tulkarem (Cisjordanie), est détenu au centre de détention de Jalameh sans inculpation ni procès. Il observe une grève de la faim depuis 31 jours dans des conditions très dures après avoir été arrêté par l’occupation israélienne le 5 octobre 2021.
Il a déjà été emprisonné pendant huit ans par l’occupation israélienne, entre des ordres de détention administrative et des condamnations. Il est paralysé de la jambe gauche après avoir été torturé et battu par des soldats de l’occupation en 2005 lors d’un interrogatoire. Son frère, Mohammed al-Ashqar, a été assassiné par les forces d’occupation israéliennes en 2007 dans la prison du désert du Néguev.
Les soldats de l’occupation israélienne ont violemment attaqué des prisonniers dans le cadre d’un prétendu exercice d’entraînement à l’intérieur de la prison. Lorsque les prisonniers ont résisté à l’attaque violente dont ils étaient victimes, les soldats d’occupation ont tiré une balle dans la tête de Mohammed Ashqar. Plus tard, les commandants et les soldats israéliens ont célébré cette attaque meurtrière, posant ensuite pour des photos en plaisantant et en riant.
Qu’est-ce que la détention administrative ?
La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste ; elle est désormais utilisée de manière routinière pour cibler les Palestiniens, en particulier les dirigeants, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, camps et villages.
Il y a actuellement environ 540 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni procès en détention administrative, sur les 4 850 prisonniers politiques palestiniens.
Ces ordres sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de « preuves secrètes », dont les détenus palestiniens et leurs avocats n’ont pas connaissance.
Délivrés pour une durée maximale de six mois, ils sont renouvelables indéfiniment. Les Palestiniens – y compris les enfants mineurs – peuvent passer des années en détention administrative sans inculpation ni procès.
Le mercredi 11 août, les Palestiniens de Gaza ont manifesté devant le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à Gaza pour soutenir les grévistes de la faim. Ils ont demandé aux institutions internationales d’assumer leurs responsabilités en protégeant les détenus palestiniens et en réclamant des responsables israéliens de rendre des comptes devant les tribunaux internationaux.
Source: Avec Samidoun