Le Président de la République libanaise, le général Michel Aoun, a souligné que le Liban et les Libanais ont payé cher pour faire de l’indépendance une fête.
M.Aoun a affirmé, dimanche soir 21 novembre, dans un discours prononcé à la veille des célébrations du 78e anniversaire de l’Indépendance du Liban, « qu’il est de notre droit et de notre devoir de s’attacher à l’indépendance et d’œuvrer et à la renforcer », indiquant que « l’exploitation politique des crises ne fera qu’accroître les tensions et la fragmentation ».
Le président libanais a en outre espéré que l’équipe gouvernementale puisse revenir rapidement au travail et accomplir ses missions « dans les circonstances pressantes » actuelles qui risquent d’empirer. « Cette situation ne peut plus durer », a-t-il lancé.
« La sortie de cette crise gouvernementale n’est pas insurmontable et pourrait se trouver au point E. du préambule de la Constitution, qui stipule que le régime libanais est fondé sur le principe de la séparation des pouvoirs », a ajouté M.Aoun, cité par le site libano-francophone OLJ.
Il a dans ce cadre prévu une « solution prochaine » à cette crise, rappelant que le Liban tient à conserver les meilleures relations possibles avec tous les pays arabes et ceux du Golfe.
Le président Aoun a toutefois réitéré son appel à « effectuer une distinction entre les positions de l’État libanais et les déclarations qui peuvent être faites par certains individus ou groupes, surtout dans le cadre du régime libanais qui garantit la liberté d’opinion et d’expression ».
Les propos de Georges Cordahi sur la nécessité de mettre fin à la guerre saoudienne contre le Yémen avaient été enregistrés avant qu’il ne soit nommé ministre. Suite à leur diffusion, plusieurs pays du Golfe, Arabie saoudite en tête, ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs à Beyrouth et de renvoyer les diplomates libanais présents sur leur territoire. Riyad a également interdit toutes les importations en provenance du Liban.
Le président Aoun a par ailleurs critiqué les juges libanais, estimant que s’ils « avaient respecté leurs obligations et si les responsables politiques et autres n’avaient pas mis la main sur la justice », le pays ne connaîtrait pas une telle « mêlée d’accusations » lancées dans tous les sens et qui « menacent la stabilité et la paix civile ».
« La justice peut encore prendre l’initiative et se distancier de toutes les ingérences et respecter les textes de loi », a-t-il exhorté.
Une chance de changement
Évoquant les futures élections législatives de mars 2022, M. Aoun a souligné que cette échéance « allait offrir une chance de changement » aux Libanais, les appelant à ne pas permettre aux dirigeants dont ils réclament le départ de « revenir sous de nouveaux masques, avec de l’argent politique qui n’apporte rien de bon ».
« Vous allez bientôt avoir une chance de vous débarrasser de la classe dirigeante corrompue, ne gâchez pas cette opportunité », a-t-il insisté.
Exploitation des hydrocarbures offshore
En ce qui concerne l’exploitation des hydrocarbures offshore et les négociations « indirectes » avec l’entité sioniste, à la frontière-sud, le président a évoqué des « signaux positifs qui ont commencé à apparaitre concernant un accord qui entre dans l’intérêt du Liban et de sa souveraineté sur ses eaux et ses ressources naturelles ».
Sans donner plus de détails à ce propos, il a souligné qu’un tel accord permettrait « de reprendre les opérations d’exploration ».
Michel Aoun a en outre appelé les citoyens à « ne pas laisser le désespoir les envahir » face à la crise. « Le début de la solution repose sur la coopération avec les institutions internationales et les préparatifs à cela ont commencé », a-t-il rappelé. Il a finalement mis en garde les Libanais contre les « discours de haine qui se multiplient avec l’approche de législatives », ainsi que contre les informations mensongères propagées par « certains médias » afin de saper la confiance entre les gens.