La guerre saoudienne contre le Yémen, qui dure depuis sept ans, aura causé la mort de 377 000 personnes, victimes directes et indirectes du conflit, d’ici la fin de l’année 2021, a indiqué mardi 23 novembre l’ONU dans un rapport.
Près de 60 % des décès, soit environ 227 000 personnes, sont dus aux conséquences indirectes du conflit, telles que le manque d’eau potable, la faim et les maladies, selon ce document du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Cela signifie selon ces estimations que les combats auront fait 150 000 morts à la fin de cette année.
L’Arabie saoudite impose également un blocus aérien, terrestre et maritime contre ce pays le pauvre de la péninsule arabe.
Sept années de guerre ont eu « des effets catastrophiques sur le développement de la nation », souligne le PNUD selon qui « l’accès aux soins de santé est limité ou inexistant » et « l’économie est sur le point de s’effondrer ».
La plupart des victimes indirectes sont des « enfants particulièrement vulnérables à la malnutrition et la sous-nutrition », explique le PNUD.
« En 2021, un enfant yéménite de moins de cinq ans meurt toutes les neuf minutes en raison du conflit », est-il écrit.
Selon le PNUD, « 1,3 million de personnes » sont menacées de mort si un accord de paix n’était pas conclu d’ici 2030.
« Une proportion croissante de ces décès se produira… en raison des conséquences indirectes de la crise sur les moyens de subsistance, les prix des denrées alimentaires et la détérioration des services de base, tels que la santé et l’éducation », est-il indiqué.
Des millions de personnes sont au bord de la famine, les deux tiers des Yéménites dépendant de l’aide humanitaire, selon l’ONU, cité par l’AFP.
« Le Yémen est la pire et la plus grande catastrophe au monde, et cette catastrophe continue de s’aggraver », a rappelé l’ONU et « plus de 80% de la population » d’environ 30 millions d’habitants « a besoin d’une aide humanitaire ».
Des « millions de Yéménites continuent de souffrir du conflit, pris au piège de la pauvreté, avec peu de possibilités de trouver un travail et un moyen de subsistance », a déclaré Achim Steiner, administrateur du PNUD.
L’organisation avait déjà rappelé que le niveau de développement du Yémen avait reculé de deux décennies en raison du conflit.
Le PNUD espérait que le pays puisse atteindre le « statut de revenu intermédiaire d’ici 2050 » si la guerre s’arrêtait immédiatement, mais sur le terrain peu de signes semblent aller dans ce sens. L’Arabie, soutenue par les USA, poursuit son agression militaire et économique contre le Yémen.