Avec l’accord conclu pour une commande d’armements pour un total de 17 milliards de dollars avec les Emirats arabes unis, lesquels mènent aux côtés de l’Arabie saoudite une guerre meurtrière contre le Yémen, la France se rend complice des crimes qui y sont commis et maintient sa place de soutien au dictatures arabes et à leurs guerres.
Déjà, dès 2016, sous le mandat de François hollande, elle avait livré des dizaines de milliers de bombes à l’Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar, tout en sachant qu’elles seraient utilisées dans la guerre au Yémen, a révélé le site d’investigation Disclose.
« Les industriels français ont demandé l’autorisation d’exporter des dizaines de milliers de missiles et de missiles vers les armées saoudienne, émiratie et qatarie, alors que le montant total des contrats s’élevait à 356,6 millions d’euros », écrit le site.
Citant des documents secrets de défense, appartenant au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, il rapporte que Paris a autorisé la livraison d’environ 150 000 obus à ses deux alliés du Golfe.
Ont été fournis aux forces saoudiennes 41 500 obus de la société Gongas, 3 000 obus antichars, 10 000 obus fumigènes et 50 000 obus explosifs.
Il a permis de livrer aux Emirats Arabes Unis 50 000 missiles d’artillerie produits par Nexter, et à l’armée qatarie 346 missiles antichars de MBDA.
A l’époque, le ministère français des Affaires étrangères considérait que cette munition « est directement utilisable sur le théâtre d’opérations yéménite, notamment avec des systèmes d’armes d’origine française », notant qu’elle « entraîne la possibilité de non-exécution de nos obligations internationales ».
Mais le ministère de la Défense a refusé de reconsidérer ces contrats, arguant que ces pays représentent « environ un tiers des exportations de la France ».
La France est le troisième exportateur d’armes au monde. Ce commerce, a priori prohibé, doit être accompagné de garanties quant à l’usage qui est fait du matériel militaire vendu. En d’autres termes, l’Etat a pour obligation de s’assurer que les armes fournies à des pays étrangers ne sont pas utilisées contre des civils. Un engagement inscrit dans une position commune européenne de 2008, comme dans le Traité sur le commerce des armes (TCA) de 2014 et dont la France est signataire.
Plainte contre MBS et MBZ
Au moment où le président francais Emmanuel Macron et le prince héritier émirati Mohamad ben Zayed (MBZ) signait l’accord lequel comprend la livraison de 80 avions Rafale, 8 victimes de la guerre de la coalition menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen ont déposé une plainte en France pour financement du terrorisme, contre MBZ et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, accusant les deux pays d’établir une « alliance avec al-Qaïda », selon leurs avocats.
La plainte a été déposée au nom de l’ONG yéménite le Centre juridique pour les droits et le développement, proche du mouvement Ansarullah.
L’avocat Joseph Briham, qui a porté plainte en tant que partie civile à Paris a déclaré : « Nos meilleurs alliés et clients d’armes dans la région sont les alliés de nos pires ennemis qui ont orchestré les attentats de Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015 ».
Selon les plaignants, « de nombreux observateurs ont confirmé l’alliance de facto avec Al-Qaïda dans la péninsule arabique contre les forces d’Ansarullah, notamment par le biais d’un soutien financier et d’équipements, et par le biais d’une coopération opérationnelle ».
« La coalition a pu avoir versé, notamment via la First Abu Dhabi Bank, des fonds à l’organisation terroriste Al-Qaïda, en échange de son retrait des villes qu’elle contrôlait », selon la plainte.
La plainte rend aussi compte d’actes de tortures ou d’attentats à la bombe perpétrés par la coalition saoudienne.
L’avocat Briham y accuse également les deux princes héritiers saoudien et émirati ainsi que les deux chefs d’état-major des deux armées de crimes de torture, de disparitions forcées, de crimes de guerre et de formation de gangs criminels terroristes.
Selon lui, « la justice française est habilitée à poursuivre le prince héritier saoudien et le prince héritier des Emirats, d’autant plus que le Français Peter Sharif qui est proche des auteurs de l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, est un membre actif connu sous le nom d’Abu Al-Abbas, dans l’organisation « Al-Qaïda dans la péninsule arabique » au Yémen, entre 2011 et 2018, et il a certainement participé à la formation d’un gang de criminels terroristes ».
Source: Divers