Le prix du baril de pétrole de WTI américain a dépassé, ce mercredi 2 mars, les 110 dollars, un record depuis 2014, poussé par la guerre en Ukraine qui continue d’alimenter les craintes quant à l’approvisionnement de cette matière première cruciale.
Vers 07H30 GMT, le West Texas Intermediate (WTI) a atteint 110,18 dollars le baril, quelques heures après que le Brent eut également dépassé le seuil des 110 dollars.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a cependant annoncé mardi que ses pays membres allaient libérer 60 millions de barils de pétrole tirés de leurs réserves d’urgence pour stabiliser le marché.
Le président américain Joe Biden a également annoncé que les Etats-Unis allaient débloquer 30 millions de barils de pétrole provenant des réserves stratégiques pour stabiliser le marché.
La Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l’Union européenne.
Le prix du gaz en Europe explose
Et puis, dans le contexte de l’opération militaire spéciale lancée par la Russie en Ukraine et les sanctions introduites par l’Occident ciblant la Russie et ses différents secteurs, le marché gazier est toujours ébranlé.
Le coût des contrats à terme sur le gaz d’avril en Europe a augmenté de 30% dans les échanges mardi, tombant juste en dessous de 1.500 dollars par 1.000 de mètres cubes, selon les données de la bourse ICE Futures de Londres.
Les prix du gaz ont commencé la négociation par une légère baisse, mais ont ensuite augmenté jusqu’à 13%. La croissance s’est accélérée pour atteindre 15 à 25% dans la seconde moitié de la négociation et, à la fin de la négociation, elle représentait 30% du prix de règlement du lundi.
À la clôture des échanges, le prix à terme était de 1.474 dollars par 1.000 de mètres cubes, le plus élevé de la journée du mardi 1 mars. Le prix minimum du gaz était de 1.102 dollars.
Les prix du gaz en Europe ont montré une forte volatilité ces derniers jours.
Mais ils ont globalement augmenté après que le Président russe a signé des décrets reconnaissant la souveraineté des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk le 21 février et que la Russie a lancé une opération militaire pour démilitariser l’Ukraine le 24 février.
Alors qu’au début et à la mi-février, les contrats à terme se négociaient dans une fourchette de 800 à 1.030 dollars par 1.000 de mètres cubes, à la fin du mois, ils ont fortement augmenté pour atteindre 1.650 dollars par 1.000 de mètres cubes.
L’augmentation notable des prix du gaz européen a commencé au printemps, lorsque le prix spot moyen sur l’indice du hub TTF se situait entre 250 et 300 dollars pour 1.000 de mètres cubes.
À la fin de l’été, le prix du contrat au jour le jour était supérieur à 600 dollars, et au début du mois d’octobre, il était déjà de 1.000 dollars par 1.000 de mètres cubes.
Le sommet historique sur le marché à terme de 2.190 dollars a été atteint le 21 décembre 2021.
Il n’y a jamais eu de prix si élevés pendant une si longue période depuis le début de la libéralisation du marché du gaz européen, en 1996.
100% du gaz stocké durant l’été consommé par l’Europe
Depuis début janvier, le niveau de stockage de gaz naturel dans les installations européennes atteint des niveaux records toujours plus bas. Le continent a déjà épuisé tout le gaz pompé pendant la période estivale, et la reconstitution des stocks sera un défi majeur pour cette année, selon Gazprom.
Des sanctions à l’encontre de la Russie
Au cours du week-end passé du 26-27 février, les pays occidentaux ont pris de nouvelles sanctions contre la Russie.
L’Union européenne a notamment interdit à tout avion russe d’atterrir, de décoller ou de survoler son territoire dans le cadre de l’opération russe en Ukraine, et a interdit à ses entreprises de fournir des avions civils et des pièces détachées à la Russie.
En outre, l’Union européenne avait interdit les transactions liées à la gestion des réserves et des actifs de la Banque centrale de Russie.
Les États européens pourront effectuer des transactions avec la Banque de Russie si cela est strictement nécessaire pour garantir la stabilité financière.
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré qu’environ la moitié des réserves financières de la Banque centrale russe seraient gelées grâce aux nouvelles sanctions.
Enfin, les banques russes qui ont déjà été sanctionnées par la communauté internationale et, le cas échéant, d’autres banques russes, seront exclues du système d’ordres de paiement SWIFT.
Moscou répond aux sanctions occidentales
Les autorités russes ont répondu à ces restrictions en introduisant l’interdiction des vols des transporteurs européens à travers le pays.
Le ministère des Finances et la Banque centrale ont également déclaré qu’ils surveillaient la situation sur les marchés financiers.
Pour assurer la stabilité, la Banque centrale a relevé d’urgence son taux directeur à un niveau record de 20 % le 28 février et a suspendu les transactions sur les actions, tandis que le ministère des Finances a ordonné aux exportateurs de vendre 80 % de leurs recettes en devises.
Dans le même temps, le ministre russe des Finances a déclaré que toutes les dépenses sociales du budget seront couvertes et que les banques seront recapitalisées si nécessaire.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que les réponses de la Russie seraient principalement formulées en termes d’opportunité et d’intérêts de la Russie.
Sources: AFP + Sputnik