La Russie est disposée à poursuivre les négociations avec l’Ukraine dans le cadre du format existant au Bélarus, a indiqué ce jeudi 10 mars le ministre russe des Affaires étrangères après sa première rencontre avec son homologue ukrainien.
« La rencontre d’aujourd’hui a confirmé que le format russo-ukrainien au Bélarus n’a pas d’alternative », a dit Sergueï Lavrov après avoir discuté avec Dmytro Kouleba, une première depuis le début de l’intervention russe en Ukraine le 24 février.
« Nous voulons mener des discussions sérieuses en Biélorus, dont les résultats devront faire partie d’un compromis global », a-t-il expliqué.
Et de prévenir : « Le transfert d’armes en Ukraine mènera à une escalade du conflit « .
« Nous n’avons planifié d’attaquer aucun pays ni l’Ukraine, mais nous sommes arrivés à une situation constituant une menace directe pour notre sécurité… Nous voulons de l’Ukraine qu’elle soit un Etat neutre », a-t-il renchéri pour justifier l’opération russe en Ukraine.
Et de révéler : « nous avons présenté un plan de garanties sécuritaires pour toute l’Europe, incluant l’Ukraine, mais il a été rejeté par les Occidentaux ».
Sergueï Lavrov a par ailleurs fait savoir que le président russe Vladimir Poutine ne refusait pas de s’entretenir avec son homologue ukrainien Volodymir Zelensky, précisant qu’un «travail préparatoire» était nécessaire pour cela.
S’agissant des sanctions occidentales, le chef de la diplomatie russe a assuré que la Russie surmontera les problèmes économiques résultant de ces sanctions ».
Il a également renouvelé sa « préoccupation pour la mise en place par le Pentagone des dizaines d’usines d’armes biologiques en Ukraine ».
La maternité de Marioupol servait de base au bataillon Azov
Interrogé sur le bombardement d’une maternité dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol, M.Lavrov a affirmé que le bâtiment servait de base militaire à un bataillon nationaliste.
« Cette maternité a été reprise depuis longtemps par le bataillon Azov et d’autres radicaux, et toutes les femmes en couches, toutes les infirmières et tout le personnel de soutien ont été mis à la porte », a assuré M. Lavrov.
L’Otan n’est pas pris à agir
Selon la partie ukrainienne, les pourparlers d’Antalya n’ont donné lieu à aucun «progrès sur un cessez-le-feu». Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a néanmoins ajouté lors de sa conférence de presse, qu’il avait été décidé de poursuivre les pourparlers dans ce format.
Le chef de la diplomatie ukrainienne a de nouveau regretté que l’Otan n’est pas prêt à agir pour mettre fin à la guerre et à protéger les civils.
Sources: AlJazeera + RT + AFP