Les États-Unis paieront cher le renversement du Premier ministre pakistanais Imran Khan, ce dernier ayant refusé de concéder aux demandes de Washington à savoir la création d’une base US dans le pays, la lutte contre les talibans et la normalisation des relations avec ‘Israël’.
Publiant une note sur le rôle de Washington dans le renversement du gouvernement pakistanais dans son numéro du 11 avril, le journal arabe en ligne Rai al-Youm affirme que le président américain a temporairement pu se venger d’Imran Khan, mais risque de payer le prix fort.
Les tensions politiques au Pakistan, qui ont éclaté après la rencontre du Premier ministre Imran Khan avec le président russe Vladimir Poutine, ont culminé samedi soir, 9 avril, le Parlement pakistanais ayant tenu dans la nuit une session pour examiner la reconduction d’Imran Khan, qui occupait le poste de Premier ministre.
Au début de la motion de censure contre Imran Khan, le président du Parlement pakistanais a démissionné, et finalement le lendemain matin, dimanche 10 avril, les membres du Parlement pakistanais ont voté la défiance contre Imran Khan avec 174 voix et l’ont démis de son poste.
Le renversement d’Imran Khan par la « démocratie américaine »
A cet égard le rédacteur en chef du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan indique que le président américain Joe Biden a réussi à évincer à la manière de la « démocratie américaine », le Premier ministre pakistanais Imran Khan par un vote de censure de deux voix majoritaires seulement au Parlement tout en créant une scission au sein de son parti.
Et de noter que Biden a stipendié quelques-uns des douze députés et a soutenu le bloc d’opposition dirigé par Shahbaz Sharif, frère du grand corrompu Nawaz Sharif.
Ce dernier a été reconnu coupable de corruption et de blanchiment d’argent et n’a été libéré qu’en raison de la détérioration de sa condition physique.
Les raisons pour lesquelles Washington se venge d’Imran Khan
Les plus « grands péchés » qu’ait commis Imran Khan aux yeux de Biden qui ne l’a jamais contacté depuis son entrée à la Maison Blanche, est de lutter contre la corruption, de soutenir la résistance talibane contre l’occupation américaine de l’Afghanistan, de renforcer les liens politiques et économiques avec la Chine, mais aussi de refuser de condamner l’opération militaire russe en Ukraine, a noté Rai al-Youm.
Plus important encore, ajoute le journal, Imran Khan a résisté aux fortes pressions américaines pour normaliser les relations avec ‘Israël’ et a en revanche renforcé les liens avec l’axe de la Résistance et rejeté une demande d’envoi de troupes pour participer à la guerre yéménite sous la coalition saoudo-émiratie.
Imran Khan est allé jusqu’à dévoiler les crimes et les actes racistes commis par le régime sioniste et auxquels il a été exposé pendant ses années d’études à l’Université d’Oxford.
Et de poursuivre qu’à la tête du parti Tehreek-e-Insaf, Imran a réussi à remporter les élections de 2018 et à former un gouvernement de coalition se donnant pour mot d’ordre le changement pour un nouveau Pakistan.
Abandonner le jet privé présidentiel, refuser de rester au palais présidentiel et licencier ses 500 domestiques, cuisiniers pour réduire les frais, font partie de ses premières décisions.
Différend entre l’armée et Imran Khan
Imran Khan reconnaît avoir été aidé et soutenu par l’armée et les agences de sécurité au début de son mandat, mais pourquoi devrait-il en avoir honte, s’interroge Rai al-Youm en expliquant qu’il s’agit d’une armée pakistanaise, pas américaine ou chinoise, qui détient le principal pouvoir dans le pays.
Le divorce entre Imran Khan et l’armée a eu lieu lorsqu’il s’est opposé à certains de ses généraux et n’a pas permis l’établissement de bases américaines, refusant ainsi d’être une marionnette entre les mains de Washington ; il y va de son honneur.
La revanche de Washington sur Imran Khan a commencé sous Trump
La guerre américaine contre Imran Khan a commencé dans les dernières années de l’administration de l’ancien président Donald Trump puisqu’il a refusé d’utiliser les capacités militaires et sécuritaires du Pakistan pour combattre les talibans en Afghanistan et sauver l’occupant américain dans le pays.
D’où l’arrêt de l’aide annuelle américaine d’une valeur d’environ trois milliards de dollars et l’incitation des mouvements séparatistes majeurs au Pakistan à soutenir les activités militaires des États-Unis et pire l’activation du groupe terroriste Daech au Pakistan.
La conspiration de Washington contre le Pakistan est vouée à l’échec
Face à la résistance du peuple pakistanais, la conspiration américaine pour détruire le Pakistan et y créer un chaos sanglant, même si elle se réalise, conduira à une grande défaite, indique Rai al-Youm qui n’écarte pas un éventuel plan d’assassinat d’Imran Khan, comme ce fut le cas de Zulfikar Ali Bhutto qui a été condamné à mort après un coup d’État militaire dirigé par le général Zia-ul-Haq, lui-même tué lors de l’explosion d’une bombe en 1988.
Source: Avec PressTV