Les forces russes ont déclenché leur offensive contre l’est de l’Ukraine, qu’elles bombardent massivement, tout en poursuivant leurs frappes dans l’ouest, ont annoncé le lundi 18 avril les autorités ukrainiennes.
« Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans un discours retransmis sur Telegram.
« Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu’ici, nous combattrons. Nous nous défendrons », a-t-il clamé, après avoir averti la veille « qu’ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass ».
« C’est l’enfer. L’offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines », a de son côté annoncé sur Facebook le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, cité par l’AFP.
« Il y a des combats à Roubijné et Popasna, des combats incessants dans d’autres villes pacifiques », a-t-il dit, reconnaissant que Kreminna était « malheureusement sous le contrôle des orques », le surnom péjoratif donné aux militaires russes.
Cette ville, qui comptait environ 18.000 habitants avant la guerre, se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, la capitale ukrainienne du bassin houiller du Donbass.
La Russie est déterminée à s’emparer de Marioupol, dont les militaires nationalistes et mercenaires étrangers ont ignoré dimanche un ultimatum de l’armée russe qui les enjoignait de déposer les armes.
« Nos militaires y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout », a quant à lui lancé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal.
La conquête de cette cité portuaire constituerait une victoire importante pour les Russes car elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d’Azov en reliant le Donbass, en partie contrôlé par leurs partisans, à la Crimée que Moscou a annexée en 2014.
Au total, l’armée russe assure avoir mis hors d’état dans la seule journée de lundi 16 sites militaires ukrainiens, abritant en particulier des munitions et des missiles tactiques Totchka-U.
Ces armements constituent un enjeu majeur, tant pour Moscou que pour Kiev.
Soutien de l’Ukraine, les Etats-Unis ont annoncé à ce sujet lundi que les premières cargaisons de leur nouvelle tranche d’aide militaire (800 millions de dollars) venaient d’arriver la veille aux frontières de ce pays pour être remises à l’armée ukrainienne.
Entre-temps, Vladimir Poutine a décerné lundi un titre honorifique, notamment pour son « héroïsme », sa « ténacité » et son « grand professionnalisme », à la 64e brigade de fusiliers motorisés.
Or l’Ukraine a dit que les forces russes et notamment cette unité avaient commis un massacre de civils à Boutcha, dans la périphérie de Kiev.
La Russie avait pour sa part assuré que les autorités ukrainiennes et les médias occidentaux avaient mis en scène le massacre.
De leur côté, les Etats-Unis entendent, avec leurs alliés, bientôt prendre de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, en particulier pour « perturber son complexe militaro-industriel et ses chaînes d’approvisionnement ».