L’Autorité palestinienne a demandé à ‘Israël’ de lui remettre l’arme qui a été utilisée pour tuer le mois dernier en Cisjordanie occupée la journaliste vedette de la chaîne Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, à l’occasion d’une cérémonie à sa mémoire le 19 juin au cours de laquelle des responsables palestiniens ont multiplié les hommages.
Pour rappel, Shireen Abu Akleh, a été tuée par une balle israélienne à Jénine le 11 mai dernier, alors qu’elle couvrait un assaut israélien contre cette ville de la Cisjordanie occupée.
Le procureur palestinien a conclu que la journaliste avait été la cible d’un tir d’un soldat israélien utilisant un Ruger Mini-14, une arme semi-automatique, rapporte l’AFP.
Ces dernières semaines, des enquêtes journalistiques ont aussi pointé en direction de l’armée.
Le 16 juin, Al Jazeera a diffusé une photo de la balle ayant tué sa journaliste vedette et interrogé des experts expliquant que ce type de balle était utilisé par ‘Israël’.
Par ailleurs, la chaîne de télévision américaine CNN a dévoilé en mai dernier de nouveaux éléments étoffant la thèse d’un tir ciblé des forces israéliennes.
CNN a abouti à cette conclusion après l’analyse de vidéos, de témoignages de huit témoins oculaires ainsi que de l’expertise d’un spécialiste des enregistrements audios et d’un expert en armes explosives.
Après avoir affirmé que la journaliste américano-palestinienne, qui portait un gilet pare-balles avec l’inscription «presse» et un casque, avait «probablement» succombé à un tir palestinien, ‘Israël’ a déclaré ne pas écarter qu’il puisse s’agir d’un tir provenant des soldats israéliens.
L’entité sioniste a demandé à l’Autorité palestinienne de lui remettre la balle fatale à la journaliste, ce que les responsables à Ramallah refusent.
«Nous avons refusé de leur remettre la balle et nous exigeons même qu’ils remettent l’arme qui a assassiné Shireen Abu Akleh», a déclaré le 19 juin le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh lors d’une cérémonie en l’honneur de la journaliste à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne.
La question «n’est plus celle de l’identité du tueur», a affirmé de son côté Walid Al-Omari, directeur d’Al Jazeera dans les Territoires palestiniens, accusant ainsi l’armée d’occupation israélienne d’avoir assassiné la journaliste.
«Nous ne demandons que justice pour Shireen», a renchéri Anton Abu Akleh, le frère de la journaliste, à l’occasion de cette cérémonie qui a réuni des centaines de personnes au Centre culturel de Ramallah, où ont aussi été exposées des photos de la reporter d’obédience chrétienne.
Le 18 juin, des dizaines de proches se sont réunis dans une église de l’Est d’AlQuds occupée pour célébrer la «messe de quarantaine».