L’Iran «a les capacités techniques de fabriquer une bombe nucléaire», a déclaré le dimanche 17 juillet Kamal Kharrazi, président du Conseil stratégique des relations internationales, qui dépend du ministère des Affaires étrangères iranien.
Kharrazi, ancien ministre des Affaires étrangères du président Mohammad Khatami (1997-2005), a toutefois assuré que son pays n’avait « pas pris la décision de fabriquer une bombe atomique. »
‘Israël’ est dans une « phase de faiblesse, et le soutien du président américain Joe Biden ne le ramènera pas sur le devant de la scène ».
Et M.Kharrazi de prévenir: « porter atteinte à notre sécurité depuis les pays voisins se heurtera à une réponse contre ces pays et à une réplique directe contre Israël ».
Dans des déclarations à la chaîne qatarie al-Jazeera, citées par l’AFP, il a ajouté que l’Iran avait mené de «vastes manoeuvres pour pouvoir frapper ‘Israël’ en profondeur si ses installations sensibles sont prises pour cibles».
‘Israël’, qui considère l’Iran comme son ennemi numéro un, s’oppose à une relance de l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien – censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique en échange de la levée de sanctions affectant son économie – dont les Etats-Unis s’étaient désengagés en 2018.
L’Iran et ‘Israël’, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, se livrent aussi une «guerre de l’ombre» à coups de cyberattaques, d’attaques en mer ou d’accusations d’assassinats notamment.
Un pacte de sécurité entre ‘Israël’ et les Etats-Unis
Les propos de Kamal Kharrazi interviennent alors que les négociations entre Téhéran et les grandes puissances dont Washington, pour relancer l’accord de 2015 sont bloquées depuis mars.
Elles surviennent aussi au lendemain de la fin de la première tournée au Moyen-Orient du président américain Joe Biden, qui a signé jeudi en ‘Israël’ avec le premier ministre israélien Yaïr Lapid un pacte de sécurité engageant les Etats-Unis à ne jamais permettre à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire.
Ce pacte est «un grand signe de la tromperie et de l’hypocrisie» des Etats-Unis car «ils ferment les yeux sur le régime sioniste en tant que […] plus grand détenteur de l’arsenal d’armes nucléaires dans la région», a réagi dimanche matin le porte-parole iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
L’Iran a toujours nié vouloir se doter de la bombe atomique, dont l’acquisition est prohibée par l’Islam.