Une équipe de recherche dirigée par un Montréalais vient de découvrir une planète qui pourrait abriter la vie et qui a la très rare particularité d’être entièrement recouverte d’un océan.
Nommée TOI-1452b, cette planète est 70 % plus grande que la Terre et est située à 100 années-lumière. Elle est assez proche de son étoile pour qu’on y trouve de l’eau liquide.
« Il y a tellement d’eau qu’aucun continent n’en émerge, ce serait un immense océan », explique Charles Cadieux.
L’étudiant au doctorat au Département de physique de l’Université de Montréal fait partie d’une équipe internationale de chercheurs basée à Montréal qui étudient les planètes hors de notre système solaire capables d’héberger de la vie.
Il est le premier auteur d’un article qui révèle la découverte dans la dernière édition de la revue scientifique Astronomical Journal.
De la vie ?
Pourrait-il y avoir de la vie sur cette planète ? « C’est trop tôt pour répondre à cette question, mais on sait que l’eau liquide est essentielle au développement de la vie », s’enthousiasme René Doyon, directeur de l’Institut de recherche sur les exoplanètes de l’Université de Montréal et directeur de thèse de Charles Cadieux. Il est parmi les 57 signataires de l’article.
Il ajoute que les premières formes de la vie sur Terre, des bactéries, sont apparues dans les océans où des nappes d’eau très chaude s’échappaient des profondeurs.
« On présente parfois la Terre comme une planète remplie d’eau. En réalité, l’eau n’y occupe qu’une mince couche de la surface. Là-bas, on parle d’un océan d’une très grande profondeur », reprend M. Cadieux.
Depuis deux ans, le doctorant cible cette planète qu’un satellite de la NASA avait identifiée dans la constellation du Dragon en février 2020.
Il a d’abord pu documenter l’objet grâce à deux nuits sans nuages à l’Observatoire du Mont-Mégantic, puis à l’occasion d’une cinquantaine d’heures d’observation au Télescope Canada-France-Hawaii à Mona Kea, Hawaii.
Bientôt James-Webb
La présence d’eau liquide ailleurs que sur Terre n’est pas une première. On sait que des lunes de Jupiter et de Saturne en possèdent.
Mais à l’extérieur du système solaire, « les planètes de ce type, on n’en compte que sur les doigts d’une seule main », précise René Doyon.
Il se dit impatient d’en savoir plus grâce au télescope spatial James-Webb dont le prochain calendrier d’observation sera fixé en janvier prochain.
Source: Journal de Montreal