Les députés libanais ont une nouvelle fois échoué jeudi 13 octobre à élire un successeur au président Michel Aoun, dont le mandat s’achève le 31 octobre, aggravant les craintes d’une vacance du pouvoir dans le pays en plein effondrement économique.
La séance du Parlement a été levée faute de quorum, seuls 71 députés étant présents sur un total de 128. Une nouvelle réunion a été fixée au 20 octobre, a annoncé le président du Parlement, Nabih Berri.
Il y a une semaine, une première séance pour l’élection d’un chef de l’Etat s’était tenue, mais aucun nom n’avait reçu un nombre suffisant de voix.
Le processus d’élection d’un nouveau président pourrait prendre des mois dans un pays où le Parlement est profondément divisé et où aucun camp, que ce soit celui du puissant Hezbollah ou celui de ses opposants, ne dispose d’une claire majorité.
L’élection de Michel Aoun en 2016 avait eu lieu après une vacance de 29 mois au sommet de l’Etat, les parlementaires ayant tenté en vain, à 45 reprises, de parvenir à un consensus sur un candidat.
En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir en vigueur, la présidence de la République est réservée à un chrétien maronite, mais les prérogatives du chef de l’Etat ont été fortement réduites depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).
Jeudi, une partie des députés, notamment ceux affiliés au parti du président Aoun, ont boycotté la réunion pour protester contre le choix par M. Berri de la date symbolique du 13 octobre, considérée comme une provocation.
Le 13 octobre 1990, l’armée syrienne avait évincé Michel Aoun, alors à la tête d’un gouvernement militaire, du palais présidentiel.
Lors de la dernière séance du Parlement, Michel Moawad, député et fils du président René Moawad assassiné en 1989, a obtenu le plus grand nombre de voix du camp opposé au Hezbollah.
Le député du Hezbollah Hassan Fadlallah s’est dit opposé à un « candidat de défi » et a appelé à choisir une personnalité « de compromis ».
Le Liban est plongé depuis trois ans dans une profonde crise économique imputée à une mauvaise politique économique mise en place depuis la fin de la guerre civile, basée sur une économie rentière et sur l’endettement des institutions financières internationales. Le pays du cèdre est grangrené une corruption qui touche tous les niveaux de l’Etat.
Source: Avec AFP