C’est une histoire bourrée de contradictions qui entoure l’affaire de la dépouille du druze israélien enlevée dans la nuit de mardi à mercredi par des Palestiniens. Et les médias israéliens ne le cachent pas.
Ce mercredi 23 novembre, l’armée d’occupation israélienne a livré sa version : la dépouille d’un civil israélien de la minorité druze, Tirane Baro, décédé mardi à l’âge de 18, d’un grave accident de la route, en Cisjordanie occupée, a été enlevée par des Palestiniens.
Sur le modus de l’enlèvement, elle avance qu’elle été « enlevée » dans l’hôpital de Jénine, où son décès avait été prononcé selon les militaires, rapporte l’AFP.
Or, dans les médias israéliens, une autre version est donnée .
D’après celle du journal israélien Yediot Ahronoth, les palestiniens ont enlevé le corps après avoir arrêté une ambulance du Croissant-Rouge palestinien qui s’apprêtait à le remettre à l’occupation.
D’autres médias israéliens ont indiqué que le personnel médical du Croissant-Rouge palestinien, qui devait le remettre ainsi que son compagnon grièvement blessé, a livré ce dernier à l’occupation après que son état de santé se soit stabilisé, au point de contrôle d’Al-Jalama, avant qu’il ne soit transféré par un hélicoptère militaire vers l’hôpital de Rambam, dans la ville occupée de Haïfa, tandis que l’autre a été enlevé.
Un civil ou un militaire
Autre faille dans la version de l’armée d’occupation : celle-ci ne précise pas ce que pouvaient faire ces deux présumés civils israéliens dans la zone de Jénine, connue pour être le bastion des factions de la résistance palestinienne, et donc hautement dangereuse pour eux.
Des sources palestiniennes ont pour leur part assuré que le jeune druze faisait partie de l’Unité des arabisants de l’armée d’occupation, celle qui est utilisée pour attaquer les zones palestiniennes.
Des doutes planent aussi sur les conditions réelles qui ont causé sa mort.
Alors que la version officielle israélienne met de l’avant celle d’un accident de la circulation, la radio Ynet citée par l’AFP rapporte le témoignage de son père, Hossam Faro. Celui-ci prétend que son fils était toujours vivant lorsqu’il a été enlevé, qu’il l’a vu respirer, et les a vu (des hommes armés) qui l’ont débranché de la machine pour le kidnapper ».
Sachant que le nom du père Faro diffère aussi du nom du fils Baro.
Confusion dans les médias
Face à cette démêlée, les médias israéliens affichent leur confusion.
« À l’heure actuelle, l’établissement de sécurité et le niveau politique sont incapables de contrôler l’incident malgré de grands efforts, et nous mettrons à jour lorsque cela sera possible », a précisé la chaîne de télévision israélienne Channel 14 après avoir indiqué qu’il était interdit de publier les détails de l’incident qui s’est produit ces dernières heures dans le nord de la Cisjordanie.
La Brigade de Jénine revendique
Ce qui semble être certain dans cette histoire est que la Brigade de Jénine a revendiqué l’enlèvement, réclamant en échange de sa livraison de lui livrer les corps de martyrs confisqués.
De même, l’armée d’occupation israélienne a bouclé des points de passage autour de Jénine, selon l’AFP.
Tandis que les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, branche résistante du Fatah, ont annoncé de leur côté l’état de mobilisation générale parmi les combattants pour faire face à toute tentative israélienne de prendre d’assaut le camp de Jénine.
Des sources locales ont rapporté que la résistance a fermé les entrées du camp avec des pneus en caoutchouc, des barbelés et de modestes blocs de ciment, pendant que des avions de reconnaissance volaient au-dessus.
Affaire à suivre.
Source: Divers