L’impact des sanctions européennes sur le pétrole russe et les mesures de plafonnement des prix n’ont pas encore produit de résultats tangibles et leur mise en oeuvre reste incertaine, a déclaré le dimanche 11 décembre le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz ben Salman.
Alors que le plafonnement par les pays du G7 du prix du pétrole russe transporté par voie maritime est entré en vigueur le 5 décembre sous prétexte de limiter la capacité de Moscou à financer sa guerre en Ukraine, le Kremlin a déclaré qu’il ne respecterait pas cette mesure, même au prix d’une réduction de sa production.
« Ce qui se passe actuellement en termes de sanctions et de plafonds de prix imposés, tout cela n’a vraiment pas apporté de résultats clairs, y compris les mesures mises en œuvre le 5 décembre; nous voyons de l’incertitude dans leur mise en œuvre », a déclaré le prince Abdelaziz ben Salman, lors d’un forum organisé à Riyad, rapporte l’AFP.
Selon lui, la réaction de la Russie et les mesures qu’elle pourrait prendre en représailles doivent également être prises en compte au moment de l’examen de la situation des marchés dans le monde.
« Ces outils ont été créés à des fins politiques et il n’est pas encore clair s’ils peuvent atteindre ces objectifs politiques », a-t-il déclaré, en faisant référence au plafonnement des prix.
Le ministre saoudien de l’Energie estime également que la politique de la Chine concernant la gestion de l’épidémie de COVID-19 pourrait également influer sur le marché du pétrole.
« Du temps est (encore) nécessaire » pour mesurer l’impact de l’assouplissement des restrictions sanitaires sur l’économie chinoise, a-t-il dit.
« Les banques centrales sont toujours préoccupées par la gestion de l’inflation, quel que soit le coût de ces mesures et leur éventuel impact négatif sur la croissance économique mondiale », a-t-il par ailleurs ajouté.
La décision de l’Opep et de ses alliés, le 5 octobre, de réduire leur production de deux millions de barils par jour (bpj) s’est avérée judicieuse au regard de l’évolution actuelle du marché, a-t-il également déclaré.
L’Opep+, qui compte parmi ses membres notamment la Russie, a opté lors de sa dernière réunion, le 4 décembre, pour le statu quo concernant sa production, dans un contexte de dégradation de l’économie mondiale et d’incertitude quant à l’impact du plafonnement des prix du pétrole russe.