La visite du commandant en chef de l’armée libanaise le général Joseph Aoun au Qatar le samedi 10 décembre fait parler d’elle dans les médias libanais.
Officiellement, comme le rapporte l’agence ANI, il a été question lors de sa rencontre avec le vice-Premier ministre qatari et le ministre des Affaires étrangères, cheikh Mohamad ben Abdel Rahman al Thani du soutien de l’émirat à l’armée libanaise.
Depuis que le Liban fait face à l’un de ses pires crises économiques depuis sa création, sur fond de dépréciation de la livre libanaise face au dollar américain, et d’une inflation galopante, Doha a accordé à l’armée libanaise une contribution de 60 millions de dollars pour aider ses officiers et ses éléments, afin de pallier à la chute des salaires. Elle lui fournissait aussi 70 tonnes de produits alimentaires chaque mois.
Mais dans les médias, ce ne sont pas des discussions sur l’armée qui ont réllement motivée l’invation de Doha. Il est surtout question que le général Aoun serait le candidat des Qataris aussi bien que des Américains et des Français pour la présidence. Le Liban se trouve en vacance présidentielle depuis la fin du mandat de Michel Aoun fin octobre. Depuis, 9 sessions parlementaires ont échoué de choisir un président.
Joseph Aoun est présenté comme étant une personnalité consensuelle, contrairement à Michel Mouawadh, le candidat du camp du 14 mars, et dont le nom est souvent revenu lors des séances parlementaires pour l’élection présidentielle et que le camp du 8 mars ne peut accepter. Alors que le candidat du mouvement Amal, Sleimane Frangiyeh est rejeté par un veto du Courant patriotique libre qui lui préfère son chef Gebrane Bassil. Le CPL dispose de plus de 20 députés dans l’enceinte législative.
Cette approche sur la candidature de Joseph Aoun à la présidentielle libanaise est d’autant plus prise au sérieux que Mohamad ben Salmane, le prince héritier d’Arabie saoudite a accueilli en même temps le Premier ministre par intérim Najib Mikati, en marge du sommet saoudo-chinois.
Depuis plusieurs mois, Riyad jouait les irrités et refusaient de rencontrer les dirigeants libanais, laissant croire qu’elle refuse de parler du dossier libanais. Pendant que son ambassadeur multipliait ses rencontres avec les responsables libanais officiels, politiques et spirituels et les dirigeants de partis.
Al-Akhbar rapporte que c’est le président français Emmanuel Macron qui aurait persuadé MBS de rencontrer Mikati, qui serait son favori pour diriger le cabinet ministériel, une fois le président élu.
Lors du sommet saoudo-chinois auquel le Premier ministre par intérim a été convié, un clause a été consacrée pour le Liban dans laquelle il est question de « réaliser les reformes nécessaires ainsi que le dialogue et les consultations afin de garantir que le Liban puisse dépasser sa crise pour éviter qu’il devienne le tremplin pour tout acte terroriste et l’incubateur des organisations et groupes terroristes qui déstabilisent la sécurité et la stabilité de la région, ou une source ou un point de passage pour le trafic de drogue ».
Selon le quotidien libanais al-Akhbar, Mikati s’est engagé à le faire et à « entreprendre toutes les démarches qui empêchent toute nuisance au royaume saoudien».
A Riyad, Mikati a pris soin de rencontrer plusieurs dirigeants arabes : le prince héritier du Koweït, le Premier ministre irakien et son homologue algérien.
Selon le journal, les photos d’Aoun à Doha et de Mikati à Riyad ont conduit à deux conclusions, premièrement, que « le soutien a la candidature du commandant de l’armée pour la présidentielle ne relève plus des analyses », et deuxièmement, que « les Saoudiens ont ouvert pour les Français une fenêtre au dialogue concernant le dossier libanais», au milieu d’informations dont Riyad discute avec les Français et les Américains, l’idée de soutenir la candidature du commandant de l’armée au cas où il serait impliqué dans un programme qui prenne en considération leurs préoccupations.
Par la voix de son numéro deux, le Hezbollah a fixé les trois caractéristiques de base du prochain président. Il doit « premièrement, parrainer un plan de sauvetage économique et financier. Deuxièmement (il doit) disposer de la capacité de communiquer et de coopérer avec toutes les parties sur la scène. Et troisièmement, (il ne doit) pas être provocateur, mais (devrait) travailler calmement pour aborder des sujets controversés », a dit le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem.
A noter que le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah avait le mois de novembre dernier précisé que le prochain président doit être « rassurant pour la résistance ».
« Il ne doit pas avoir peur des Américains et doit faire passer l’intérêt national avant sa peur soulignant », a-t-il ajouté, assurant que le Hezbollah ne veut pas d’un président « qui couvre ou protège la résistance parce qu’elle n’en a pas besoin, mais plutôt un président qui ne la poignarde pas dans le dos.»
Source: Divers