Les États-Unis seraient les responsables de la destruction de trois des quatre conduites Nord Stream qui approvisionnaient l’Allemagne en gaz naturel russe. Une information explosive rendue publique par Seymour Hersh, journaliste d’investigation américain et lauréat du prix Pulitzer.
Selon lui, les explosifs ont été posés sur le Nord Stream par des plongeurs de la Marine américaine lors d’un exercice de l’Otan en mer Baltique l’été dernier. Puis ont été déclenchés à distance des semaines plus tard.
Pas un coup d’essai
Ayant officiellement nié leur implication, les États-Unis ont une longue histoire de promotion des intérêts de Washington par l’espionnage et le sabotage.
Pour M.Hersh, ce ne serait pas la première fois que la Maison-Blanche mène une opération secrète loin sous la surface de la mer.
Dans les années 1970, des spécialistes américains ont réussi à installer une écoute électronique sur un câble de communication sous-marin de la Marine soviétique en mer d’Okhotsk.
Cependant, cette action visait un élément d’infrastructure militaire et non civile, contrairement à l’attaque contre les Nord Stream. Elle a simplement aidé les États-Unis à obtenir des renseignements précieux et n’a pas porté un coup à l’économie d’un pays allié. Or le sabotage des Nord Stream a privé l’Allemagne, un allié des États-Unis, de sa principale source de gaz naturel bon marché.
À la base de plusieurs déstabilisations
M.Hersh fait également savoir que faire exploser des engins n’étaient pas la seule spécialité des Américains.
Selon ses dires, dans les années 1950, la CIA a orchestré le renversement du Premier ministre iranien Mohammad Mossadegh. Les services secrets américains ont fait passer les communistes locaux, soutien du gouvernement de M.Mossadegh comme les fomentateurs d’attaques terroristes.
Le journaliste rappelle aussi les efforts de Washington pour renverser le dirigeant communiste cubain Fidel Castro qui avait osé gouverner son pays sans s’incliner devant Oncle Sam.
Ils avaient préparé, entre autres, des dizaines de tentatives d’assassinat et même une invasion à grande échelle par un groupe d’exilés cubains financés et dirigés par les États-Unis.
Ironie du sort
Dans les années 1960 et 1970, la CIA a dirigé un programme d’espionnage national appelé Operation CHAOS, ciblant les dissidents politiques et les groupes anti-guerre qui ont surgi au milieu de la guerre du Vietnam.
Comme par hasard, cette opération a finalement été révélée par le même Seymour Hersh. Ce dernier a fait la lumière sur le massacre de civils vietnamiens dans le village de My Lai par les troupes américaines.
En 2013, le nouvellement Russe Edward Snowden, ex-agent de la National Security Agency (NSA) des États-Unis, a aidé à exposer un vaste programme de surveillance mondiale de l’agence, tant aux États-Unis qu’à l’étranger, en coopération avec certains Services de renseignement occidentaux (tels que le GCHQ britannique et le BND allemand) et d’importantes entreprises technologiques (comme Microsoft et Google).
Source: Avec Sputnik