Dénonçant la manière dont le régime sioniste a détenu et traité de manière inhumaine du détenu palestinien et gréviste de la faim Khader Adnan, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a souligné qu’une telle action est un exemple clair du comportement inhumain du régime sioniste contre le peuple et les combattants palestiniens au cours des 7 dernières décennies.
« Considérant le comportement des sionistes comme un crime contre l’humanité, Nasser Kanaani a souligné que le silence de la communauté internationale et des institutions des droits de l’homme rendra le régime d’apartheid sioniste plus insolent », rapporte le site iranien francophone PressTV.
Saluant la résistance de la nation palestinienne contre les crimes et la politique d’occupation des sionistes, Kanaani a exprimé ses condoléances au mouvement du Jihad islamique de la Palestine, à la nation palestinienne et aux groupes de résistance, ainsi qu’à la famille de Khader Adnan.
Khader Adnan, l’un des principaux dirigeants du Mouvement du Jihad islamique de la Palestine, est tombé en martyr dans une prison israélienne après une grève de la faim qui a duré 86 jours.
Cité par le journal Rai al-Youm un responsable palestinien de haut rang a annoncé que le meurtre de Khader Adnan, était le résultat d’une négligence médicale et d’une opposition à sa libération malgré son état physique grave après 87 jours de grève de la faim avertissant que ce crime ne resterait pas sans réponse.
Ansarullah loue l’action de la résistance
De son côté, le mouvement de résistance yéménite Ansarullah a menacé ‘Israël’ et loué « l’action héroïque menée par les factions palestiniennes contre l’occupation israélienne ».
« Nous confirmons notre soutien à toutes les actions que la résistance palestinienne entreprendra pour faire face aux actions criminelles contre les prisonniers palestiniens », a ajouté Ansarullah.
« Nous considérons que l’ennemi israélien est responsable de l’assassinat du martyr Khader Adnan et des crimes en cours contre les prisonniers palestiniens et nous condamnons fermement l’assassinat du cheikh Adnan qui s’est courageusement opposé à l’occupation israélienne », a-t-il affirmé en appelant « la communauté internationale et les organisations des droits de l’homme à assumer la responsabilité des abus quotidiens israéliens contre le peuple palestinien et à adopter une position ferme ».
Série de grèves de la faim
Le gréviste de la faim de 44 ans, père de neuf enfants de la ville d’Arraba, près de la ville occupée de Jénine, en Cisjordanie, a passé plusieurs années dans différentes prisons israéliennes et a fait de nombreuses grèves de la faim pour protester contre la soi-disant « politique de détention administrative » du régime d’occupation.
Cette politique de détention arbitraire, héritée des colonisateurs britanniques, permet au régime occupant de détenir indéfiniment des « suspects » palestiniens sans inculpation ni procès.
Les autorités d’occupation n’ont jamais porté d’accusations formelles contre le commandant emblématique de la Résistance, mais l’ont arrêté arbitrairement à de nombreuses reprises sous prétexte « d’activités qui menacent la sécurité régionale ».
Les appels « Nous sommes tous Khader Adnan » résonnaient souvent dans les territoires occupés alors que le chef du Jihad islamique languissait derrière les barreaux – non pas pour une cause personnelle mais pour la défense des autres prisonniers.
Il convient de noter que le régime d’occupation détient actuellement des milliers de Palestiniens sans inculpation ni jugement dans différentes geôles dans des conditions inhumaines et, nombre de ces prisonniers sont aux prises avec une santé qui se détériore.
Selon certaines informations, Adnan a été détenu à plusieurs reprises sous des prétextes futiles par le régime d’occupation depuis 1999 mais, ses « crimes » n’ont jamais pu être prouvés et il n’a donc jamais été inculpé de quoi que ce soit.
Entre 2012, lorsqu’il a entamé une grève de la faim en prison pendant 66 jours jusqu’à son meurtre en détention le mardi 2 mai, le célèbre commandant de la Résistance a fait plus d’une douzaine de grève de la faim.
Dans une lettre adressée au public par le biais de ses avocats avant d’annoncer sa grève de la faim en février 2012, Adnan avait déclaré que l’occupation israélienne « est allée jusqu’à l’extrême » contre les prisonniers palestiniens.
« J’ai été humilié, battu et harcelé par des interrogateurs sans raison et, j’ai donc juré devant Dieu que je combattrais la politique de détention administrative dont moi et des centaines de mes codétenus sommes devenus des proies », lit-on dans la lettre, qui a été largement diffusée.
« La seule chose que je puisse faire est d’offrir mon âme à Dieu car, je crois que la droiture et la justice finiront par triompher de la tyrannie et de l’oppression. J’affirme par la présente lettre que je confronte les occupants non pas pour mon propre bien en tant qu’individu mais, pour le bien de milliers de prisonniers qui sont privés de leurs droits humains les plus élémentaires sous le regard du monde et de la communauté internationale ».
En juin 2015, alors qu’il était en grève de la faim dans une prison israélienne, Adnan a déclaré « plus les Israéliens me torturent, plus je deviens fort et déterminé », comme l’a cité son avocat de l’époque, témoignant de son extraordinaire bravoure.
Selon Addameer, un groupe de soutien aux prisonniers palestiniens, Adnan a passé près de six ans dans les prisons israéliennes depuis sa première détention de 4 mois en 1999.
L’activisme politique d’Adnan remonte à ses années d’étudiant, selon les rapports, lorsqu’il était étudiant à l’Université de Birzeit. Il s’est impliqué dans les activités du mouvement de résistance du Jihad islamique contre le régime d’apartheid.
Dans une interview accordée à Al-Jazeera en février 2011, sa femme Randa Mousa a déclaré qu’Adnan lui avait dit que sa vie n’était « pas normale », ajoutant qu’elle, elle a toujours « rêvé d’épouser quelqu’un de fort, quelqu’un qui lutte pour la défense de son pays ».
Rechercher le martyre comme l’Imam Hussein
Mousa a dit la semaine dernière à l’agence de presse AFP que son mari était détenu à la prison de Ramla et que les autorités pénitentiaires avaient rejeté la demande de la famille de le transférer dans un hôpital civil.
Un groupe médical dans les territoires occupés a déclaré lundi dans un communiqué qu’Adnan « avait du mal à se déplacer et à maintenir une conversation de base, apparaissant pâle, faible, épuisé et dangereusement émacié », avertissant ainsi de sa « mort imminente ».
Il s’est vu refuser tout type de soins médicaux et d’attention et il a refusé de manger pendant 87 jours en détention cette fois, ce qui a finalement conduit à sa mort tragique.
Au cours des dernières semaines, les défenseurs des droits de l’homme ont à plusieurs reprises mis en garde les autorités d’occupation contre la détérioration de son état de santé.
Selon ses mots célèbres, une personne devrait soit rechercher le martyre comme l’Imam Hussain (béni soit-il) soit être le propagateur et le diffuseur du message du sang pur comme Sayeda Zainab (bénie soit-elle).