C’est la première fois que le Hezbollah organise des manœuvres militaires à tirs réels en invitant des professionnels des médias libanais et internationaux au Liban.
Commémorant la fête de la Résistance du 25 mai qui célèbre le retrait israélien du Liban en l’an 2000, une cinquantaine de correspondants de médias occidentaux étaient présents, en plus de journalistes libanais et arabes.
De par les slogans affichés et le discours qui accompagnait les exercices, un message s’adresse sans ambages à l’entité sioniste.
« Nous jurons que nous allons venir », « nous jurons que nous franchirons » « nous jurons que nous prierons à al-Qods » peut-on lire sur des pancartes mobiles.
Mêmes slogans sur le mur qui symbolise le mur érigé par Israël à la frontière avec la Palestine occupée.
Le moment le plus symbolique a été lorsque les combattants l’ont fait exploser, ouvrant deux brèches, simulant une incursion à al-Khalil (Galilée), le tout sur fond d’un enregistrement sonore du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah menaçant d’entrer en Galilée en cas de guerre.
Auparavant, a été simulé un raid contre une position israélienne, depuis un drone armé qui l’a bombardé, suivie d’une attaque de l’infanterie, au volant des véhicules tout terrain et de motos.
Un enlèvement de soldats a aussi été simulé.
Des anti drones
L’attention des spectateurs s’est focalisée sur une nouvelle arme apparue au cours de la manœuvre. Un combattant vêtu d’une tenue sombre différente de celle des autres portait un énorme fusil dont les fonctions étaient inconnues en détail.
Certains ont cru deviner qu’il s’agirait d’une arme destinée à contrôler les drones et donc à les faire tomber en les bloquant via des « fréquences radio ».
Démolisseur des trônes
Le site choisi pour réaliser cet exercice porte aussi lui aussi un nom symbolique : « Démolisseur des trônes ». Il est situé dans le village Aramta, à 20 km de la frontière avec la Palestine occupée, sur la montagne Iqlim al-Touffah où la Résistance islamique avait livré un combat acharné contre les positions israéliennes, pendant les années qui ont suivi l’invasion israélienne du Liban en 1982 et jusqu’en l’an 2000, année du retrait israélien du Liban.
Des exercices aux motocyclettes, des combats de corps-à-corps, des tirs de snipers sur des cibles frappées du drapeau israélien faisaient entre autre partie de ces exercices.
À la fin, ont été exposés au côté de différents types d’armes légères et lourdes, des pièces d’artillerie lourdes, des lance-roquettes multitubes, des missiles antichars de fabrication russe Kornet et des missiles anti-aériens russe à guidage par infrarouge de type Igla, des véhicules équipés de mitrailleuses lourdes.
Un portrait du commandant martyr et fondateur de la Résistance haj Imad Moughniyeh a aussi été affiché durant les exercices.
Sa mitrailleuse a été offerte au chef du Bureau exécutif du Hezbollah sayed Hachem Safieddine qui a mis en garde l’entité sioniste.
« L’ennemi verra les missiles de haute précision en action au cœur de son entité s’il commet la bêtise de franchir les règles du jeu », a-t-il averti dans son discours.
Les missiles de précision, le grand absent
L’évènement n’est certes pas passé inaperçu parmi les observateurs israéliens.
Le chroniqueur de Channel 7 y a vu «une démonstration du Hezbollah qui survient sur fond de l’arrogance israélienne après l’opération Bouclier et Fleche contre Gaza. C’est une démonstration de force contre Israël et les Américains ».
D’aucuns ont regretté que les missiles de haute précision soient le grand absent de ces manœuvres.
« Une seule chose manquait aux manœuvres mais constitue pour Israël l’armement le plus important aux mains du Hezbollah, ce sont les missiles de haute précision », a commenté le chroniqueur de la chaine de télévision israélienne Channel 12.
Sur la même chaine, le correspondant aux affaires militaires Nir Davori, a également estimé que « la manœuvre est importante, mais ce qui est également important, c’est son timing et sa forme ».
Toutefois, Davori s’est concentré sur « les capacités de la formation anti-blindée du Hezbollah, qui est censée empêcher une invasion terrestre de l’armée israélienne, ainsi que sur les formations de lanceurs multiples montés sur des véhicules en mouvement, lesquels peuvent tirer beaucoup de feu pour tenter de défier les systèmes du dôme de fer », estimant qu’elles sont aussi importantes.
« Le Hezbollah a mené des relations publiques très bruyantes et qui résonne à travers cette manœuvre », a-t-il dit tout en invitant l’armée israélienne à ne pas la sous-estimer.
Source: Divers