Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a annoncé que son pays a décidé de former un comité chargé de préparer une feuille de route et un plan d’action pour « normaliser les relations avec la Syrie », a rapporté le journal Hurriyet, ce mercredi 24 mai.
« Ce comité se réunira dans quelques jours pour commencer ses travaux », a précisé le ministre turc.
Cette déclaration intervient après celle du ministre syrien des Affaires étrangères, Faysal al-Meqdad qui a réaffirmé l’attachement de son pays à la condition du retrait turc des territoires syriens avant toute normalisation des relations.
Dans une interview avec RT, dimanche 22 mai,, il a déclaré : « la normalisation ne peut qu’être le résultat du retrait des forces turques de Syrie ».
Depuis la fin de l’année 2020, Moscou et Téhéran s’attellent pour rapprocher les points de vue entre les responsables turcs et syriens et mettre fin à plus de 13 années de rupture en raison du rôle turc dans la guerre en Syrie. 4 rencontres quadripartites ont été organisées à Moscou en vue d’un rapprochement entre la Turquie et la Syrie, avec la participation de ces deux pays en plus de l’Iran.
En décembre, les tractations se sont déroulées entre les ministres de la Défense turc et syrien.
Au début du mois d’avril, la rencontre a réuni les collaborateurs des ministres de Affaires étrangères des deux pays.
Le Syrien y a insisté sur trois conditions préalables à la normalisation : mettre fin à la présence turque illégitime dans le nord syrien, ne pas interférer dans les affaires internes syriens et la lutte contre le terrorisme dans toutes ses formes.
Fin Avril, les Russes ont rendu compte d’une deuxième rencontre avec les ministres de la Défense.
Et le 9 mai, Moscou a parrainé la première rencontre depuis 2011 entre les deux chefs de la diplomatie turque et syrienne au cours de laquelle ils ont convenu de former des comités conjoints comprenant des responsables de la Défense et des renseignements des deux pays pour se réunir à Ankara et à Damas.
À l’issue de cette rencontre, le ministre syrien des Affaires étrangères avait déclaré que la Turquie et la Syrie avaient la possibilité de travailler ensemble pour réaliser les aspirations des peuples des deux pays.
« La Syrie et la Turquie ont de longues frontières communes, des objectifs et des intérêts communs, et nous pensons qu’en dépit de tous les points négatifs ces dernières années, les deux pays ont la possibilité de travailler ensemble », a souligné M. Meqdad.
Le ministre syrien a souligné que Damas est ouvert au dialogue avec Ankara, car c’est le meilleur moyen d’atteindre les objectifs souhaités, à condition que cela soit basé sur le respect mutuel de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’État, et de la non-ingérence dans ses affaires intérieures.
« L’objectif crucial pour nous est de mettre fin a la présence militaire illégitime sur le sol syrien, ce qui inclut les forces turques. Sans progrès sur ce sujet, nous tournerons en rond et n’obtiendrons aucun résultat tangible », avait insisté le ministre syrien.
Le dossier des réfugiés syriens en Turquie s’est invité dans les élections présidentielles turques sachant que l’opposition réclame leur retour dans leur pays.
Source: Divers