Le futur sommet Russie-Afrique agace les Occidentaux. Plusieurs pays africains se sont en effet plaints de pressions visant à les décourager de participer à la rencontre, comme l’a affirmé Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité de Russie.
Ces pays africains ont déclaré que Washington et ses alliés les avaient aussi découragés de se rendre à la dernière réunion sur la sécurité internationale, qui se tient actuellement à Moscou, a ajouté le responsable russe.
« Ceux avec qui nous avons parlé, nous ont dit : +Lorsque nous voulons venir vous voir, des représentants des États-Unis et d’autres pays occidentaux nous expliquent : +Vous n’avez pas besoin de faire ça, vous n’avez pas besoin d’aller à cette réunion ou au sommet Russie-Afrique+ », a ainsi déclaré Nikolaï Patrouchev.
Plusieurs pays africains voient dans ces intimidations une approche « néocolonialiste », a encore souligné le responsable. Ils espèrent que la Russie les aidera à s’affirmer pour « ne plus dépendre de l’Occident ».
Aide occidentale
Les pays africains se tournent vers Moscou pour se défendre et se protéger des « révolutions de couleurs », a encore souligné Nikolaï Patrouchev. Mais aussi pour obtenir une aide au développement, sans arrière-pensées.
Certains pays du continent déplorent en effet que l’aide occidentale finisse par les plonger dans une situation de dépendance.
« En fait, elle n’est pas du tout dépensée dans leur intérêt, mais dans l’intérêt des pays occidentaux, et ils deviennent de plus en plus dépendants d’eux », a ainsi expliqué le responsable russe.
Politique de sanctions
Ce n’est pas la première fois que des pressions sont constatées sur les pays africains, pour qu’ils modifient leur relation avec Moscou. La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen aurait même examiné les sanctions antirusses de tous les pays africains visités lors de sa dernière tournée sur le continent, comme l’avait récemment affirmé à Sputnik l’ambassadeur itinérant russe Oleg Ozerov.
« Il y a beaucoup d’exemples de ce genre. Les délégations qui viennent quasi quotidiennement de Washington et d’autres pays anglo-saxons, du Canada, du Royaume-Uni, mais aussi de l’UE, assiègent littéralement les dirigeants africains et les organes de pouvoir africains, les Parlements. C’est tout juste s’ils n’exigent pas d’arrêter de coopérer avec la Russie », expliquait-il alors.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov avait déjà dénoncé des tentatives d’intimidations à propos du sommet Russie-Afrique, début avril. Il avait accusé les Occidentaux de vouloir « torpiller » la rencontre, tout en notant que de nombreux pays africains n’étaient plus prêts à « sacrifier leurs intérêts fondamentaux pour Washington et ses lèche-bottes ».
Le second sommet Russie-Afrique sera organisé à Saint-Pétersbourg du 26 au 29 juillet. Moscou a envoyé des invitations à tous les pays du continent, ne fermant la porte à personne, au contraire des États-Unis qui se montrent souvent plus sélectifs pour leur traditionnel sommet États-Unis-Afrique.
Des dizaines de pays ont d’ores et déjà déclaré qu’ils se rendraient au sommet Russie-Afrique, notait en mai auprès de Sputnik, l’ambassadeur itinérant russe Oleg Ozerov. Les réponses arrivent « tous les jours ».
Source: Avec Sputnik