Le président iranien Ebrahim Raïssi a été chaleureusement accueilli avec tapis rouge et banderoles jeudi au Zimbabwe, dernière étape de la première tournée africaine d’un dirigeant iranien en 11 ans.
Sur le tarmac de l’aéroport international Robert Mugabe, à Harare, le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa s’est adressé à son homologue iranien en l’appelant « mon frère ».
« Quand vous le voyez, vous me voyez. Quand vous me voyez, vous le voyez », a déclaré M. Mnangagwa à la foule rassemblée autour des deux chefs d’État.
Des centaines de personnes, dont beaucoup de musulmans, y compris des femmes et des écoliers brandissant des banderoles de bienvenue, s’étaient rassemblées à l’aéroport.
Les portraits du guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei et de l’ex-chef de la force al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI, le général martyr Qassem Soleimani ont été vus brandis durant ces festivités d’accueil.
Cette visite intervient après une tournée du président iranien en Amérique latine où il s’est rendu au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua.
« Lorsque nous sommes entrés en guerre, l’Iran était notre ami », a déclaré M. Mnangagwa, en faisant référence à la lutte pour l’indépendance de l’ancienne colonie britannique, finalement obtenue en 1980.
« Je suis heureux que vous soyez venus manifester votre solidarité », a ajouté M. Mnangagwa, qui brigue une réélection en août.
« Nous adoptons le principe de l’interaction avec tous les pays, et cette interaction ne se limite pas à quelques pays occidentaux », a déclaré pour sa part M. Raïssi. « Les pays occidentaux considèrent parfois leur travail comme celui de la communauté internationale, mais la communauté internationale est constituée de tous les pays de tous les continents ».
Il a souligné que l’Afrique a « de bonnes ressources naturelles et des réserves, et il y a des ressources humaines et des jeunes talentueux sur ce continent, et chacune de ces choses peut être un facteur de développement ».
Selon lui, les deux peuples du Zimbabwe et de l’Iran « ont beaucoup de points en commun ». « Parmi ces points communs, la soumission à Dieu, la recherche de la justice, et le combat contre le colonialisme ».
Il a ajouté : « à la lumière des dénominateurs communs existants, ce peuple se sent capable de poursuivre des objectifs aux côtés de l’Iran ».
Le Président iranien a aussi condamné la politique des sanctions suivie par les Etats-Unis. « Les sanctions sont comme un outil militaire qui nuit aux gens ».
Aussi bien l’Iran que le Zimbabwe font l’objet de sanctions américaines, le prétexte pour le premier qu’il poursuit son programme nucléaire qui pourrait devenir militarisé et le prétexte du second est la corruption et des violations des droits de l’homme. Mais les deux pays œuvrent pour s’affranchir de l’emprise occidentale.
M. Raïssi s’était auparavant rendu cette semaine au Kenya et en Ouganda, s’entretenant notamment avec ses homologues William Ruto et Yoweri Museveni.
Selon le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères Nasser Kanaani, Téhéran et les trois pays africains visités par M. Raïssi partagent « des vues politiques communes » et la tournée du président iranien marque « un nouveau tournant » qui pourrait renforcer les liens économiques et commerciaux avec les nations africaines.
Le ministère zimbabwéen des Affaires étrangères a affirmé que plusieurs accords devaient être signés au cours de cette visite d’une journée de M. Raïssi, accompagné dans sa tournée par plusieurs entrepreneurs.
Source: Divers