Pour la première fois depuis plusieurs décennies, les habitants du village libanais Kfarchouba, occupé par Israël, ont réalisé des travaux de nivellement pour ouvrir une route à proximité de la ligne de retrait, a rapporté le correspondant d’al-Manar au sud du Liban ce jeudi 20 juillet.
Les travaux étaient opérés à quelques mètres du tronçon du mur édifié par l’entité sioniste depuis quelques jours sur ce territoire libanais situé au-delà de la Ligne bleue, établie provisoirement sous la supervision des Nations Unies.
Des militaires escortés par des chars israéliens se sont déployés durant ces travaux, mais sans intervenir. Ils avaient dans la matinée jeté une bombe fumigène à proximité du bulldozer libanais.
L’armée libanais aussi s’est mobilisée en face de la force israélienne. Elle a reçu les ordres de rendre la pareille à toute provocation israélienne.
Des forces de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (FINUL) étaient également présents à proximité des blocs de ciment qui ont été amenés dans cette région.
Les travaux ont été achevés en cours de journée.
Selon Ali Shoeb, la route de sable projetée devrait passer depuis l’étang Borthaïl vers la région de Ezraïl et jusqu’au hameau Bochra qui fait partie de hameaux de Chebaa occupés par « Israël ».
Des voitures n’ont pas tardé à faire leur apparition pour la première fois depuis plus de 40 ans.
Occupée depuis 1978
Interrogé par al-Manar, le maire de Kfarchouba Qassem al-Qaderi a salué cette démarche de la part des habitants, assurant que c’est la première fois qu’ils entrent dans cette région depuis 1978. Il a indiqué que cette ligne qui reliait deux avant-postes israéliens celui de Sammaqa et celui de Rweiss al-Alam était fermée.
Selon lui cette région n’a pas été occupée en 1967 avec la région du Golan syrien et ne devrait donc pas être comprise par la résolution 224, mais dans le cadre de la résolution 425 sur le retrait israélien des territoires libanais car elle a été occupée en 1978.
« L’Etat libanais devrait profiter de l’occasion que présentent les discussions sur les frontières terrestres afin de réclamer le retrait israélien de ce village », a-t-il affirmé, révélant que le ministre libanais des Travaux lui avait promis d’asphalter cette route.
Interrogé par la télévision libanaise d’information al-Mayadeen, le président de l’Organisation des fils d’al-Arqoub Mohamad Hamdane a estimé que les autorités libanaises sont confuses et ne font pas ce qui leur est dû.
« Il n’y a pas de tracé de frontière entre le Liban et la Palestine occupée et tous les biens dans les hameaux de Chebaa et le village de Kfarchouba appartiennent à leurs habitants libanais », a-t-il ajouté.
Il les a invités à se rendre vers leurs terres pour y travailler.
Cet évènement exceptionnel est intervenu dans un contexte d’escalade à la frontière entre le Liban et la Palestine occupée, depuis que l’entité sioniste a confisqué la partie nord du village al-Ghajar.
Depuis, la Résistance a établi une tente au-delà de la Ligne bleue dans la région des hameaux de Chebaa, suscitant l’ire des responsables israéliens qui ont recouru à la médiation d’acteurs internationaux auprès de l’Etat libanais et du Hezbollah pour la démanteler. Mais en vain.
Avec le refus du Hezbollah affiché vertement par son secrétaire général sayed Hassan Nasrallah, et le ton menaçant qu’il a adopté en cas d’attaque contre la tente, les observateurs libanais sont persuadés que l’ennemi israélien observe toujours l’équilibre de dissuasion établi depuis 2006.
Source: Divers