Le secrétaire général du Hezbollah a de nouveau fermement critiqué les Etats-Unis et leur rôle au Liban et dans la région assurant que tous leurs problèmes « sont dus à leur ingérence insolente dans toutes les affaires ».
Lors d’une cérémonie d’hommage au religieux libanais défunt cheikh Afif Naboulsi, décédé depuis quelques semaines, sayed Hassan Nasrallah a fustigé les ingérences américaines au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen. Selon lui, elles entravent toutes les possibilités de solutions « qui sont toutefois disponibles ». Il a aussi vilipendé la soumission à leur diktat.
Il faut verser votre colère sur le Grand Satan et se débarrasser de son hégémonie, a-t-il insisté et insisté qu’il faut se débarrasser de leur hégémonie.
Sayed Nasrallah a également évoqué « l’événement douloureux » de l’explosion du port de Beyrouth qui en est à sa troisième commémoration.
Selon lui, la vérité sur cette explosion meurtrière et destructrice a été dilapidée en raison de sa politisation, rappelant que dès les début, certains médias libanais se sont employés à « accuser le Hezbollah et ils continuent à le faire ».
Principales idées du discours
Dans la première partie du discours, sayed Hassan Nasrallah a rendu hommage aux qualités du défunt cheikh Afif Naboulsi, qu’il a qualifié comme « l’un des précurseurs de cette marche jihadique bénie » au Liban et évoqué son rôle.
« Dans les années 60 du siècle dernier, nous étions confrontés à des défis très dangereux dans presque tous les domaines. L’un d’entre eux était l’identité religieuse. Surtout que notre génération à cette époque était la destination de plusieurs courants idéologiques qui n’avaient rien à voir avec l’islam. Et ce en l’absence d’institutions réelles qui puissent assumer leurs responsabilités de faire face à ces dangers et protéger les générations ».
Il a poursuivi en mettant l’accent sur l’émergence d’une nouvelle génération de religieux qui vont jouer un rôle crucial dans cette confrontation.
« Nous pouvons qualifier les années 60 et 70 comme étant celles des grandes mutations. Une nouvelle génération de jeunes religieux qui s’étaient rendus à Najaf et avaient suivi les cursus de grands ulémas dont sayed Mohamad Baqer al-Sadr était rentrée au Liban…
Il y avait l’imam Moussa Sadr qui était revenu au Liban, puis sayed Mohamad Hussein Fadlallah et cheikh Mohamad Mahdi Chamseddine et d’autres comme cheikh Ragheb Harb et sayed Abbas Moussawi. Cheikh Afif Naboulsi faisait partie d’eux…
Ces personnalités ont joué un rôle prépondérant pour affronter les idéologies qui avaient envahi notre société.
Ceux qui avaient puisé leurs sciences religieuse de sayed Mohamad Baqer al-Sadr, il est normal qu’ils finissent chez l’imam Khomeiny. A l’instar de cheikh Afif al-Naboulsi et de sayed Abbas al-Moussawi.
Ceux qui avaient planifié l’invasion israélienne du Liban avaient fait des calculs bien précis. L’invasion aurait pu réaliser ses objectifs fixés par les USA. Surtout au sein de la communauté chiite en raison des conditions difficiles qu’elle avait traversées. Mais c’est à partir de cette communauté que la résistance a été lancée. »
Selon sayed Nasrallah, dès le déclenchement de la résistance, cheikh Afif Naboulsi lui a tout donné et ce jusqu’à la fin de sa vie. Rappelant que sa maison et le centre culturel édifié à Saida avaient été détruits pendant la guerre israélienne contre le Liban en juillet 2006 « ce qui a renforcé sa fermeté et sa résilience ».
« Cheikh Naboulsi était parfaitement au courant des évènements au Liban et dans la région et il avait bien identifié qui est l’ennemi principal, le projet en cours et celui qui est derrière », a-t-il aussi souligné.
Le numéro un du Hezbollah a poursuivi son discours en fustigeant le rôle des Etats-Unis qui empêchent le règlement du problème de l’électricité au Liban.
« Nous considérons que le problème principal dans notre région provient de l’ingérence des Etats-Unis insolente dans tout, dans les affaires culturelles et politiques. Cela fait deux ans que les Américains avaient promis au Liban de lui fournir de l’électricité en provenance de la Jordanie et du gaz de l’Égypte. Lorsque le Hezbollah a pu procurer l’aide iranienne au Liban, les Etats-Unis ont interdit au gouvernement libanais de la prendre. Toutes les souffrances de la Syrie par exemple sont aussi dues aux sanctions américaines et à la loi César. L’occupation américaine empêche le gouvernement syrien d’accéder aux gisements de pétrole et de gaz à l’est de l’Euphrate et les Américains les pillent.
Certains au Liban s’irritent contre tel ou tel ministre. Mais il faut déverser la colère contre le grand satan qui impose son diktat et interdit l’électricité au peuple libanais.
En contrepartie de cette ingérence américaine scandaleuse et insolente dans tout, nous sommes confrontés à la culture de soumission aux desideratas américains.
Il y a certes des domaines nombreux qui peuvent apporter beaucoup d’argent au budget libanais et lorsque nous leur demandons pourquoi vous ne les faites pas ils nous répondent que l’ambassade des Etats-Unis les empêchent et leur dit que ceci est interdit.
Nous sommes fiers lorsqu’ils disent que nous faisons partie de l’axe du refus. Cela veut dire que nous ne sommes pas les esclaves ni les instruments de l’ambassade américaine mais nous sommes des gens intègres et des maitres.
Si nous aspirons à une solution au Liban il faut se débarrasser de cette soumission aux Américains, à leur diktat et de l’humiliation de l’ambassade américaine et des Américains. »
Sayed Nasrallah a évoqué le rôle des Etats-Unis qui empêchent les Irakiens de payer au gouvernement iranien le prix de l’électricité qu’il leur vend, et ils disent que l’Iran coupe l’électricité aux Irakiens…
Selon lui, ce sont aussi « les Américains qui constituent l’obstacle essentiel à la fin de la guerre au Yémen ».
Sur la question palestinienne il a dit que « même la solution des deux Etats s’est dilapidée » à cause des USA.
Et de conclure : « Ceux qui attendent quelque chose des Américains dans les domaines politiques, économiques et culturels, ne récolteront que leurs valeurs pervers ».
Le numéro un du Hezbollah a abordé aussi l’affaire de l’explosion meurtrière du port de Beyrouth, qui a eu lieu en août 2020.
« Nous exprimons nos condoléances à tous ceux qui ont été blessés dans l’explosion du port de Beyrouth le 4 août… Dès les premiers moments de l’explosion du port, des chaines de télévision malveillantes sont sorties pour dire que le Hezbollah était celui qui a fait sauter le port, alors que les gens ne savaient pas encore ce qui s’est passé.
Ceux qui ont fait perdre la vérité sur la question de l’explosion du port sont ceux qui ont politisé cette affaire. La vraie raison de la dilapidation de la vérité dans l’attentat du port de Beyrouth est que certains ont lié cette question aux événements régionaux ».
« Les Américains nous mèneront à une réalité douloureuse et désastreuse à la lumière de leur ingérence considérable et en raison de leur hégémonie au Liban », a-t-il affirmé.
Évoquant les récents évènements dans le camp palestinien de Ain al-Helwé au sud du Liban, sayed Nasrallah a constaté que les mêmes médias qui avaient imputé l’explosion du port de Beyrouth au Hezbollah avancent que la cause de ce qui s’y passe est aussi le Hezbollah.
« Ces médias sont les médias de la médiocrité et de la désinformation », a-t-il taclé.
« Nous ne sommes ni de près ni de loin responsables de la bataille dans le camp de Ain al-Helwé nous sommes contre ce combat et nous œuvrons pour résoudre l’affaire. Nous demandons a tous les protagonistes concernés de stopper ce combat dans le camp », a-t-il sollicité.
Source: Al-Manar