1000 détenus palestiniens observent depuis jeudi soir une grève ouverte de la faim pour protester contre l’agressivité des autorités pénitentiaires israéliennes.
Le centre « Palestine pour les études sur les détenus » constate que le chiffre mille représente le cinquième de la totalité des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, indiquant que dans la prison de Néguev, ils sont victimes depuis plusieurs jours d’une campagne de répression et de transfert arbitraire par plusieurs centaines.
Dans la matinée du jeudi, les unités de répression des autorités pénitentiaires de la prison du Néguev dont Yamaz, Aldoro et Almitsada ont attaqué les détenus du bloc 3 d’une manière sauvage et les ont emmenés vers un endroit non identifié. Quelques jours auparavant, elles avaient mené une campagne de répression dans le bloc 26.
L’ »Association Waed pour les détenus » a déclaré que cette offensive est la plus importante depuis plusieurs années, faisant remarquer qu’elle est survenue après la visite à cette prison du ministre de la Sécurité Itamar ben Gvir. Ce dernier avait donné l’ordre de durcir les conditions de détention des détenus.
Dans ses plans contre les détenus palestiniens, Ben Gvir prône l’établissement de la peine de mort pour ceux qui ont été condamnés d’avoir tué ou tenté de tuer des colons israéliens.
Des fusils à pompe, des batons électriques, des chiens
La situation dans les prisons israéliennes rappelle ce qui s’était passé en 2019.
Dans une interview avec le site net d’al-Jazeera datant de cette année, un ex-détenu palestinien avait raconté comment ces unités de répression s’attaquent par plusieurs centaines aux détenus dans leurs cellules.
Ils tirent sur eux avec des fusils à pompe à la distance zéro, les molestent avec des matraques, des bâtons électriques ou des gants couverts de métal. Parfois ils lâchent leurs chiens enragés sur eux.
Grève Parmi les détenus administratifs
Selon l’Association des Affaires des détenus, la situation dans les prisons est extrêmement dangereuse surtout avec la hausse du chiffre des grévistes de la faim parmi les détenus administratifs qui s’élève à plus de 1300, selon le Comité des détenus administratifs.
C’est à partir du 9 août que 6 d’entre eux ont lancé ce mouvement de grève de la faim pour protester contre le régime de détention administrative.
Ce régime d’arrestation sans procès permet aux autorités pénitentiaires de l’occupation israélienne de renouveler indéfiniment le délai de 6 mois autorisé pour chaque arrestation. Dans certains cas les procès ne sont pas publics ce qui prive les détenus du droit de défense.
Les détenus administratifs avaient auparavant entamé des démarches de protestation graduelles, en restituant leur repas, en boycottant les dispensaires, en s’abstenant de prendre des médicaments ou en fermant leur bloc.
Surpeuplement et chaleur
Selon les médias palestiniens, les conditions de détention dans la prison de Néguev sont les plus difficiles en raison du surpeuplement dans les cellules et de la haute chaleur. 1400 palestiniens y sont incarcérés.
Les autorités pénitentiaires y ont installé depuis quelques années des appareils de brouillage pour empêcher les détenus d’utiliser leurs portables introduits clandestinement. Ces appareils provoquent toutefois des étourdissements et des cas de fatigue.